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Critique de Sando


Sando
19 septembre 2011
C'est sur une tempête de neige que s'ouvre le roman de Stefansson. Au coeur de cette tempête, un homme, Jens le postier, lutte contre les éléments déchaînés afin de remplir sa mission. Il trouve refuge dans une auberge, accueilli par Helga et Geirprùdur, deux tenancières au caractère bien trempé. Mais à peine sa livraison accomplie qu'une nouvelle tâche attend Jens qui se voit contraint de quitter le village de pêcheurs dans lequel il vient d'arriver pour une contrée encore plus hostile, au fin fond de l'Islande. Accompagné cette fois du gamin (qui ne sera jamais nommé autrement au cours du roman), le voilà reparti à bord d'une embarcation vétuste en direction de la Rive d'hiver.
Commence alors un étonnant périple pour ses deux hommes, prêts à affronter une nature extrêmement hostile à leur présence. Que ce soit la mer déchaînée, les landes venteuses ou les montagnes enneigées, tous les éléments naturels se dressent contre eux en obstacles infranchissables et meurtriers. D'un côté il y a Jens, véritable colosse, force de la nature solitaire et laconique, et de l'autre, le gamin, gringalet orphelin, rêveur et sensible à la poésie, mais qui fera preuve de beaucoup de courage au cours de son périple.
« La tristesse des anges » est donc le récit d'un combat, un combat inégal et vain de l'homme contre la nature. Mais c'est également un portrait brut et brutal de l'Islande comme terre hostile à la vie et de sa population, renfrognée par le manque de soleil, rendue alcoolique par le froid mais endurcie par des conditions de vie particulièrement rudes. Les hommes y sont robustes, entêtés et s'acharnent à lutter envers et contre tout, et ce, malgré un désespoir absolu et une solitude permanente. On y découvre avec intérêt les habitudes de vie et les habitudes alimentaires des Islandais ainsi que l'importance du rôle de postier. En effet, Jens apparaît au fil du récit comme un collecteur d'informations, un homme qui relie la population au reste du monde pendant les interminables hivers. Mais on y découvre surtout un métier difficile et bien souvent mortel…
Il est frappant de constater à quel point la mort est courante dans le texte et de fait, à quel point elle est facilement acceptée par les personnages. On ressort de ce voyage anéanti, épuisé par tant de rudesse et par l'absence d'espoir qui le conclut, comme si parfois, l'homme devait juste se contenter d'accepter son impuissance et renoncer à lutter. le texte n'en reste pas moins beau, très poétique et s'avère, pour ma part, être une excellente découverte.

Un grand merci à Libfly/ Furet du Nord de m'avoir invitée à participer à leur opération de rentrée littéraire !
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