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Critique de sabine59


Je croyais avoir fait connaissance avec la rudesse sauvage et énigmatique de l'Islande, à travers les enquêtes d'Erlendur.

Je me trompais. Ce fut le choc .

Je suis entrée dans un avril de glace, avec Jens, le postier, littéralement collé à son cheval par le gel. Et j'ai découvert un univers hors du temps, au coeur d'une nature souvent hostile. J'ai avancé en sa compagnie jusqu'à la maison-réconfort d'Helga, une buvette-hôtel ou les voyageurs fourbus font une halte.

J'y ai découvert des personnages rendus mutiques par l'environnement , repliés sur eux-mêmes, sur leur cécité terrible quand on est passionné de livres, comme Kolbeinn.

Et puis le" gamin" s'est présenté à moi, en mal d'affection, éloigné qu'il est d'Andrea, sa mère, dont il attend les lettres avec impatience. Un gamin attachant, habité par les rêves, le désir qui s'éveille dans son corps adolescent, les espoirs juvéniles et les révoltes aussi.

Et surtout j'ai pénétré à pas feutrés, floconneux, dans l'univers de l'auteur, plus encore poète que romancier ( je n'ai pas suivi l'ordre de cette trilogie, c'est le premier que je lis) . Presque chaque phrase est un bijou. A travers la beauté envoûtante de ses descriptions, j'ai senti sur mon visage les épées de la neige, faussement enveloppante et veloutée, en fait mortuaire et coupante.

J'ai alors parcouru des kilomètres et des kilomètres vers les Fjords du Nord, pour une tournée à haut risque. J'ai trouvé le parcours un peu long mais je me suis accrochée, hypnotisée par le vertige des phrases, le vent et les tourbillons de neige.

L'arrivée a été terrible, angoissante, mais ô combien sublime dans sa désolation.
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