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Critique de Caro29


Un classique de la littérature américaine que j'ai eu plaisir à lire en version originale pour en apprécier la langue très orale, familière – celle qu'on ne trouve pas dans les grandes villes mais dans les coins un peu paumés de l'Amérique profonde, de l'Amérique des laissés-pour-compte.

Je ne sais pas depuis combien de temps j'ai ce livre mais il me semble que ça doit bien faire quinze ans, époque où j'étudiais l'anglais à la fac. J'avais pris plein de bonnes résolutions, comme lire des classiques de la littérature anglophone et celui-ci en faisait partie. Pour une raison qui m'échappe aujourd'hui, je ne l'ai pas ouvert à l'époque et il s'agit là d'un des plus anciens livres de ma PAL.

« Les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas », avait écrit le poète écossais Robert Burns dans son poème « To a Mouse ». Oui, car les personnages de ce petit roman sont de pauvres vagabonds, des chemineaux qui vont de ranchs en ranchs et essayent de se faire un petit pécule, espérant ainsi mettre assez d'argent de côté pour avoir un jour leur propre lopin de terre. Mais, souvent, ils sont trop peu payés et/ou dépensent le peu qu'ils gagnent dans les bars et avec des « filles ». Difficile de réaliser un plan, même très bien conçu, dans cette situation… Cependant, ce n'est pas le cas de George et Lennie qui sont deux, contrairement à la plupart de ces vagabonds solitaires. George veille constamment sur Lennie, son imposant protégé qui est aussi ce qu'on peut appeler un « simple d'esprit ». La propension de Lennie à s'attirer des ennuis met George hors de lui. C'est involontaire de la part de Lennie, mais il est plus simple de le traiter de « fou » que d'essayer de le comprendre et de ne pas perdre patience…

Il y a tellement de choses à dire sur ce livre et sur sa symbolique que je ne saurais pas par où commencer : la pauvreté, la ségrégation, l'amour de Lennie pour tout ce qui est doux au toucher, la fragilité de l'humain, etc. Mais ce serait trop long. Alors je me contenterai de dire qu'il faut le lire pour apprécier la force des dialogues, qui composent la majeure partie du roman. Comme je l'ai dit plus haut, ils sont écrits dans un langage oral très familier et ne payent pas de mine mais ce sont eux qui détiennent les clés de cette oeuvre et lui donnent tout son sel. D'ailleurs, la prédominance des dialogues rappelle une pièce de théâtre et Des souris et des hommes ressemble beaucoup, dans sa composition, à une tragédie classique. C'est une oeuvre d'une grande force. Je n'ai pas eu de « coup de coeur » pour ce roman mais je comprends bien pourquoi c'est devenu un classique de la littérature américaine.
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