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Critique de dedanso


La critique de ce roman atypique n'est pas aisée tant il recèle de trésors à conter.

On ne peut parler des Raisins de la Colère sans commencer par mettre en avant son caractère social, sa critique du capitalisme et de l'industrialisation à grande échelle qui jette dans les fossés tous les "petits" travailleurs, armés simplement de leurs bras et de leur courage. Rien n'est écrit noir sur blanc, tout est évoqué, de manière très sincère, simple et franche, à travers la vie de la famille Joad.

Les personnages sont on ne peut plus attachants. Pas à cause d'un quelconque sentiment de pitié (car la pitié n'a pas vraiment sa place ici, les Joad ne le permettraient pas), mais grâce à tout ce qui ressort d'eux tout au long du roman : amour familial, courage, optimisme, simplicité, fraternité... Leurs caractères sont très réalistes. Pour ma part, je voue une dévotion sans faille à Man et Tom, les deux piliers familiaux.

Les Raisins de la Colère, c'est aussi une ode à la nature et à la vie qu'elle renferme. Cela pourrait en rebuter plus d'un mais, en ce qui me concerne, j'ai adoré les chapitres entiers dédiés à la nature, faune ou flore. Il ne s'agit pas de descriptions car la nature est belle et bien vivante sous la plume de John Steinbeck : elle est statique lorsque la poussière s'incruste partout et que les hommes attendent impatiemment la fin de la tempête de sable, elle est en mouvement lorsque l'on suit la traversée de la tortue ou la pousse des fruits en Californie. Dans tous les cas, elle agit directement sur le coeur des hommes, sur leur travail, sur leur vie. La nature est un personnage à part entière, elle vit et se décompose comme tout un chacun (quel passage époustouflant que celui de la Grande Californie en décomposition !).

J'ai également apprécié la sonorité des discours directs, le langage des pauvres qui est à leur image : misérable en un sens, mais tellement humain, simple qu'il en devient riche.

J'ai apprécié également le découpage des chapitres qui fait que la vie des Joad est toujours ramenée à une perspective plus générale, celle des émigrés. Et, grand Dieu, c'est saisissant de voir que rien n'a changé aujourd'hui ! Il suffirait de changer de cadre géographique et ce roman nous semblerait tout à fait moderne. C'en est triste...

Vous l'aurez compris, cette lecture, difficile car il me fallait être vraiment au calme pour en savourer les mots et la portée sociale, est un vrai coup de coeur. Une lecture forte, belle, intemporelle.
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