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Critique de SemiPhore


Dans les années 1930, la famille Joad est contrainte de quitter ses terres saisies par une banque, après une série de catastrophe climatiques au beau milieu d'une crise économique majeure. Leur objectif : la Californie, terre promise où, d'après les rumeurs, ils n'auront qu'à lever le bras pour cueillir des pèches et où le travail abonde. La réalité sera moins idyllique.

Expérience plutôt positive pour cette lecture en anglais du roman de Steinbeck. La langue m'a posé quelques difficultés, la plupart des personnages utilisant une langue très populaire assez différente de celle qu'on voit en classe : mots tronqués, images ou expressions régionales difficiles à comprendre pour qui n'est pas initié, vocabulaire parfois très technique, notamment dans le domaine de l'agriculture. Mais l'ensemble donne un charme certain au roman et le dictionnaire finit par être moins nécessaire une fois qu'on a pris l'habitude de ce langage coloré. La narration va pour sa part droit au but, mais prend parfois le temps de belles description des paysages traversés par la famille en exil, toujours très sensoriels.

L'une des particularités principales du texte, c'est l'alternance entre les chapitres qui suivent particulièrement la famille Joad et ceux qui donnent une série d'instantanés sans vraiment se focaliser sur un personnage. Ces chapitres montrent clairement que le ton du livre se veut général, et que les Joad ne sont qu'une des milliers de familles jetées sur les routes par la pauvreté. En ajoutant à ça les discours de certains personnages (notamment le prêtre) qui cherchent un sens à leur situation, on est clairement face à un texte politique. Malheureusement, j'ai trouvé la main de l'auteur un peu lourde sur ce point, même si je partage son opinion. J'aurais aimé qu'il laisse un peu plus la fiction parler et faire passer ses idées, sans nécessairement avoir besoin de les faire exprimer par ses personnages qui tendent alors à beaucoup se répéter. J'imagine cependant qu'à la sortie du roman, un tel degré de clarté était peut-être nécessaire.

L'histoire reste malgré tout très touchante, et certains personnages sont admirables. J'ai beaucoup aimé Ma Joad, qui prend peu à peu la tête de la famille quand personne ne parvient à lui donner une direction et combat ses angoisses pour rester le pilier des siens.

Le roman ce finit de façon un peu abrupte, nous laissant sans conclusion claire quand au destin des Joad, ce qui est logique mais me laisse un peu sur ma faim. Dans l'ensemble une bonne lecture, mais j'accroche tout de même plus à son pendant de Sanora Babb "Whose names are unknown", dont les notes ont possiblement inspiré Steinbeck.
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