« Avec
Balzac,
Stendhal est certainement l'un des grands fondateurs du réalisme, mais ils opèrent de manière très différente, voire opposée, observe Jacques Dubois. Là où le premier veut tout dire d'une société qu'il enveloppe dans un large mouvement de fresque, le second est un écrivain de la suggestion, du détail, du rapport indirect. Ces qualités, il les met au service de deux options : le politique d'une part, et ce que j'ai appelé l'érotique de l'autre. Lui-même considérait qu'il n'était guère possible de les associer sans qu'ils ne se confrontent… Or, tout au contraire, j'ai essayé de montrer que lorsque l'engagement politique n'est plus possible, il existe encore chez
Stendhal l'amour, qui est une autre forme d'engagement dans le politique. le va-et-vient entre ces deux pôles parfois contradictoires ne se fait pas sans écartèlement, ni ruptures… Mais
Stendhal y apporte une vivacité d'esprit, un sens de l'humour, qui font que chez lui l'amour épouse, si j'ose dire, les forces de la rébellion individuelle contre l'ordre social dominant. »
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