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Critique de Fleitour



Le roman de Stendahl, la Chartreuse de Parme, est pour un lecteur de 2017, une oeuvre désarmante au premier abord, ténébreuse aussi, ou l'incursion de hauts faits historiques, comme la bataille de Waterloo traitée de façon assez désinvolte, ne peuvent que surprendre l'amateur éclairé des grands classiques et de Victor Hugo en particulier, il y a des domaines où l'ironie est mal vécue.

Le contexte historique est allègrement dénaturé, prétexte à démontrer, que le peuple français (républicains compris, voire républicains avant tout) est roublard et bien peu héroïque. le roman commence là où Fabrice del dongo, alors âgé de 17 ans, arrive enfin à Waterloo, le jour de la bataille. Celle-ci constitue pour lui une sorte d'apprentissage, pour le moins ratée, comme le reconnaît le narrateur.


Notre héros après la bataille sera, là où il ne faut pas être, avec une fausse identité, celle qu'il ne fallait pas détenir, habillé comme un hussard tel un jeune désoeuvré heureux de faire la guerre, et tuant par peur un autrichien se croyant à la chasse.

La suite sera un poil ubuesque, il fera encore une mauvaise rencontre, tuant par chance un piètre acteur comique Giletti, et par malchance, sera mis en prison.
Un faux pas de plus pour celui qui les cumule allègrement pour le bonheur des dames car il est beau, Trop beau dirait-on aujourd'hui.

Imaginez maintenant Gérard Philippe jouant le rôle de Fabrice, et Maria Casarès celui de la belle Gina, devenue veuve depuis l'assassinat du général Pietranera, et l'on comprend que quelques puissent être les événements toutes les représentations de la chartreuse de parme vont souder le mythe de Gérard Philippe.

Gina faisait la rencontre du comte Mosca, Premier ministre du prince de Parme, s'installait avec lui en cette dernière villégiature, et, par commodité et faisant fi des convenances, épousait le duc de Sanseverina sans le voir plus de deux fois. Fabrice, chassé de la maison paternelle du fait de son engagement, a rejoint sa tante et sa protectrice à la cour de Parme.

Il faudra donc prendre du recul entre l'ironie du narrateur, son sens de la dramaturgie, et son romantisme frôlant l'hystérie comme son goût du mélo le plus abouti.


Ainsi , à l'analyse, aucune institution ne tient la route, les puissants sont élus par le hasard ou par l'effet du prince, très peu pour leur vertu ou leur courage, et encore moins pour leurs compétences. La corruption est un mode de fonctionnement bien commode puisque tout s'achète, et les moyens de se venger abondent. Notre héros passant de la prison au statut d'archevêque, où ses homélies feront tomber les dames en pâmoison.

Le coeur de roman est bien sur la passion qui unit, puis unira Fabrice à la belle Clélia, je songe à Stendhal imaginant les retrouvailles entre les tourtereaux, Fabrice beau comme un dieu, le narrateur écrit « tous deux finissent par se retrouver, toujours dans l'obscurité, pour respecter le voeu de Clélia de ne plus voir Fabrice ».

l'intrigue va jongler avec toutes ces passions en un mélo tumultueux, il faut savoir se délecter de ces dialogues savoureux d'un autre temps et s'amuser comme Stendhal de ces personnages, où les passades amoureuses agitent les ébats, ruses, reniements, empoisonnements, intrigues, confidences, rire ou sourire de bon coeur à cette grande fête vénitienne.

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