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Critique de RochelKirst


Le titre peut certes faire penser à Peter Pan, mais certains d'entre vous ne sont pas ici par hasard et peuvent aussi y voir une référence à un monument du cinéma fantastique : "the lost boys".

Mais revenons à ce roman dont les thématiques feraient palpiter n'importe quel coeur épris de romantisme gothique.

"La beauté est une malédiction.

Jack l'a pressenti dès l'instant où, pour survivre à la misère, il a été contraint de vendre ses charmes aux plus rudes butors des bas-fonds londoniens.

Mais lorsque son joli minois suscite l'intérêt d'un étrange Immortel, son intuition prend tout son sens.

Face au chantage de ce vampire déguisé en gentilhomme et aux beaux yeux d'un mystérieux dandy nommé Antoine Valoise, Jack n'a d'autre choix que devenir l'instrument d'un complot auquel il n'entend rien."

On n'aborde pas l'Angleterre victorienne et le milieu de l'aristocratie immortelle armé d'une plume indigente. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que celle de C.M. Stern ne l'est pas. Chaque tournure est élaborée avec une attention au détail et une élégance dignes du standing des "fleurs" de la Serre, la maison close tenue par Adrian Larson, notre maître comploteur (qui est mon personnage préféré, voilà, ça, c'est dit).

Dès le premier chapitre, le cynisme désabusé de Jack, notre personnage principal, m'a embarquée. La peinture de chaque scène est vive, précise, maitrisée, au point de douter qu'on ait affaire à un premier roman !

Le rythme est cadré entre scènes haletantes et plongées dans le quotidien décadent des immortels. Rien n'est laissé au hasard, et une fois Jack lancé dans sa folle intrigue entre Londres et Paris, tiraillé entre les élans de son coeur et les nécessités de sa survie, livré aux perversions raffinées d'une société de monstres dont il ignore tout, on ne peut que le suivre et espérer le meilleur tout en assistant au pire.
Les garçons perdus est l'un de ces romans à part dont on a longtemps souhaité qu'il existe sans trouver chaussure à notre pied dans le paysage de la romance fantastique. Son style est délicieusement précieux tout en demeurant abordable. Ses personnages ne sont pas dépeints à grands renforts théâtraux d'ombre et de lumière, mais esquissés par touches d'empathie, d'égoïsme, d'instinct de survie, de désillusions et de luttes. Et de passion. Car oui, les sentiments ne sont pas en reste malgré la cruauté du contexte. Une passion qui abime autant qu'elle exalte, qui mêle trahisons et sacrifices, bref, une relation trépidante et chaotique comme je les aime !
J'ai donc fini cette année sur une perle rare, que j'espère voir sertie dans une parure complète à l'avenir ! Je vous recommande très fortement de vous lancer dans l'aventure des garçons perdus, et ainsi d'encourager son auteure à nous offrir d'autres moments de grâce comme celui-ci !
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