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Critique de Bonaparte


Je tiens à remercier Célia et les Editions Denoël pour m'avoir permis de découvrir ce titre.

Au bon vieux temps, c'est-à-dire il n'y a pas si longtemps, le protagoniste de ce roman était un honnête éboueur de la ville de New-York. Mais plusieurs attaques terroristes firent alors de Big Apple une ville fantôme : la grande majorité de la population, et surtout les plus riches, décidant de quitter la ville pour de plus verts pâturages. Ce qu'il reste de la population s'est emparé des immeubles, et les plus pauvres vivent dans des squats au beau milieu de Central Park. Notre éboueur, suite à un événement que je vous laisse découvrir, devient alors tueur à gages. On reste somme toute dans le traitement des ordures, non ? Il a néanmoins ses propres règles :

« Quand je dis aux gens que je tue leurs semblables, ça leur retourne l'estomac.
Je peux comprendre.
Cela dit ...
Et si je vous expliquais que je ne trucide que des serial killers ?
C'est faux, mais si je vous disais ça ?
Et si je vous expliquais que je ne descends que des pédophiles ? Ou des violeurs ? Des mecs qui le méritent vraiment ?
Vous défaillez toujours ?
OK, allons plus loin : mettons que je ne tue que les emmerdeurs qui parlent trop fort au cinéma, ou qui bloquent le passage dans les escalators, ou qui déboîtent sans prévenir en bagnole. Alors ?
Ne répondez pas réfléchissez.
Vous êtes encore scandalisés ?
Mais je plaisante, hein.
Les cinémas, ça n'existe plus. »

Connu désormais sous le nom de Spademan (le lecteur ne connaîtra jamais son vrai nom, ni même son apparence physique), il est engagé pour retrouver et tuer la fille d'un puissant prédicateur, mais bien évidemment tout ne se passera pas comme prévu...

Sternbergh a créé ici un univers très noir, ultra pessimiste et post-apocalyptique dans lequel les rares survivants préfèrent vivre dans une réalité virtuelle, couchés dans un lit et nourris par perfusion, plutôt que d'affronter la réalité. J'avoue que j'ai eu du mal à comprendre pourquoi le reste des Etats-Unis, où tout reste parfaitement normal, laissait sa ville-lumière mourir dans l'indifférence générale...

« de toute façon, entre les décharges et les cimetières, il n'y a jamais eu qu'une ombre de différence. »

Même si j'ai apprécié le postulat de départ, certains éléments de ce roman n'ont pas fonctionné avec moi. Tout d'abord, le manque de profondeur de tous les personnages. Aucun ne m'a profondément marquée, que ce soit dans un sens positif ou négatif... Ensuite, j'ai trouvé le style de narration à la fois plaisant avec ses phrases courtes et percutantes, mais aussi rébarbatif étant donné que les dialogues se déroulent sans aucun signe de ponctuation, ni tirets, ni guillemets... Je vous laisse imaginer la difficulté parfois pour savoir qui parle, à qui et à quel moment...

Dans tous les cas, je vous déconseille ce roman si vous n'avez pas un super moral au moment d'entamer sa lecture. Quel pessimisme ! Pas la peine de chercher une once d'espoir ! Pour ma part, je n'en ai pas trouvé...

« le monde réel a des bords trop aiguisés. »

« La quantité d'ordures que vous laisserez derrière vous sur cette terre excédera largement toutes les bonnes choses que vous y aurez accomplies. Pour chaque gramme de patrimoine, une tonne de rebuts. »

Pour finir sur une note positive, sachez que ce roman ne manque pas d'humour, mais que celui-ci est aussi noir que le reste !

« Chercher une aiguille dans une botte de foin. C'est débile, comme expression. J'ai jamais compris. Chercher une aiguille, mon cul. Suffit d'en acheter une autre. »

Mention spéciale également pour la magnifique couverture signée Aurélien Police.

En bref, un roman de science-fiction très noir, qui a beaucoup de qualités, mais qui m'a néanmoins laissée sur une impression mitigée.
Lien : http://rhapsodyinbooks.eklab..
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