L’amour, à ses yeux, c’est la capacité de faire passer le bonheur de l’autre avant tout le reste, même en cas de séparation.
— Que s’est-il passé au Vietnam ?
— Rien de particulier, mon amour. Je ne cache aucun secret honteux. La guerre m’a simplement marqué, comme elle a marqué tous les autres.
Leur amour ne pouvait plus attendre. Ils avaient besoin l’un de l’autre, et ce besoin était trop urgent, trop absolu pour qu’ils s’attardent à une lente et voluptueuse découverte. Très vite, presque sans perdre un instant, leurs corps s’unirent pour ne faire plus qu’un, et cette étreinte leur apporta à tous deux une merveilleuse révélation : ils accédèrent ensemble à une joie, à un bonheur et à une sérénité dont ils n’avaient jamais soupçonné l’existence.
Il avait besoin de la sentir, de la serrer contre lui et de l’aimer, il avait aussi besoin de lui murmurer certains mots. Ces mots jaillirent d’eux-mêmes des profondeurs oubliées de son cœur.
Les vieilles habitudes reprennent facilement le dessus.
La lune semblait les observer, et même les approuver : elle avait pris soin de les envelopper au sein d’une brume dorée dans laquelle tout semblait possible, dans laquelle il leur était permis, sans risque, de s’ouvrir l’un à l’autre de leurs secrets et de leurs désirs les plus intimes.
Quand on me dit quelque chose en anglais, je le traduis d’instinct en français. Et je formule mentalement ma réponse en français avant de la traduire en anglais.
Sa métamorphose était stupéfiante. Les jolies rondeurs de Catherine avaient cédé la place à une beauté élancée, plus élégante, presque teintée de mystère. Même sa façon de se mouvoir avait changé. Ses gestes étaient plus lents et plus gracieux, comme ceux d’une ballerine.
Tous les bons joailliers apposent une estampille sur leurs créations.
Alexandra était trop jeune pour avoir connu la guerre, pour se souvenir vraiment des souffrances et des terribles divisions qu’elle avait suscitées. Elle ne représentait guère à ses yeux qu’un kaléidoscope d’images confuses. Les grands studios d’Hollywood s’intéressaient depuis peu à cette sombre époque, mais leur vision des choses était plus politique qu’historique. Ce dont elle était sûre, c’était que la guerre avait transformé la vie de tous ceux qui avaient combattu au Vietnam.