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Critique de collectifpolar


Chronique de Flingueuse : le billet de Chantal pour Collectif Polar
Voilà une intrigue au thème digne d'Edgar Poe : alors que la relève arrive au phare de Maiden Rock, l'équipage se rend compte que le phare est vide … Les trois gardiens devant être relevés ont disparu. C'est une énigme absolue, aucun corps n'ayant été retrouvé, d'autant plus qu'aucun indice dans le-phare n'orientera les recherches. Et qui plus est, la porte d'entrée du phare était fermée.
Bref ! le lecteur est forcément accroché, pour peu qu'il aime ce genre de mystère. Diverses voix vont se faire entendre : trois hommes, trois femmes, plus celle d'un écrivain intéressé par l'affaire.. On navigue entre deux époques : celle du drame, 1972, et celle des veuves, 20 ans plus tard, 1992. Tour à tour, on accompagne les héros de l'histoire, les trois gardiens disparus, et leurs femmes. On a ainsi la version de chacun, les non-dits, les malentendus à jamais inexpliqués, les petites trahisons ou du moins ce qui est ressenti comme tel par les uns et les autres, les silences, mais aussi parfois, ce que le lecteur peut comprendre comme étant des hallucinations, à tout le moins des interprétations visuelles ou auditives étranges.
N'oublions pas qu'une bonne partie de l'histoire a lieu dans un phare, assez loin de la côte pour ne pas pouvoir y aller facilement mais pas assez pour ne pas voir cette côte, ce qui peut entraîner aussi des fantasmes. Cette vie remplie de menues tâches mais essentielles au bon fonctionnement du phare peut rapidement devenir propice à la gamberge, voire angoissante… Vivre en huis-clos, plusieurs semaines durant, en compagnie de collègues qu'on apprécie plus ou moins…, tout cela demande un solide mental. L'auteure distille petit à petit dés informations sur le passé de ces hommes, sur leurs rêves, leurs relations avec leurs épouses, et en parallèle, on a la version de ces dernières, mais 20 ans plus tard. Il plane une atmosphère plutôt sombre et lourde, on se rend compte que l'insatisfaction règne dans la vie des personnages.
L'auteure brosse un tableau plutôt rude d'un métier aujourd'hui disparu. Être gardien de phare, c'était aussi être lié à une compagnie qui prenait tout en charge, logement, indemnités, aides aux veuves … mais cela entravait aussi la liberté. La parole des femmes ne devait pas être trop critique .. Dur métier, dure vie, dans des conditions qu'on ne choisissait pas toujours.
Revenons à l'intrigue … le lecteur aura bien sûr l'explication des disparitions, et gardera certainement en tête le bruit des vagues se fracassant sur le phare, le mugissement des vents qui se transforme en voix étranges et surnaturelles, les couleurs changeantes de la mer qui accompagne l'humeur des gardiens.
L'on peut apprécier ce roman si l'on aime la mer et les phares, les métiers disparus, les histoires d'amour contrariées … Cela se lit bien, mais, en ce qui me concerne, je n'ai pas ressenti ce souffle qui nous fait sortir d'une lecture un peu sonnée mais heureux !
Lien : https://collectifpolar.wordp..
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