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Critique de Pois0n
[lu en VO, édition US Disney press]
Les couvertures d'origine US (avant réédition) affichaient clairement l'intention de proposer des récits dans la veine des Chair de Poule, allant jusqu'à en reprendre les codes graphiques (couleur verte caractéristique, police utilisée pour le mot « Chills »...). Les couvertures françaises, elles, sont certes jolies, mais plus douces et cartoonesques... sauf que finalement, après lecture, il s'avère qu'elles collent en réalité davantage au contenu. Si les Chair de Poule parviennent encore à me filer les miquettes, ici, il faut vraiment attendre le tout dernier tiers du récit pour réellement ressentir le danger. le danger, mais pas la peur. La différence se ressent également dans le bad ending : la force de ceux des Chair de Poule provenait des fins ouvertes, promettant de nouvelles galères pour les personnages. Ici, la conclusion est plus fermée, quoique très efficace dans son amertume. Au final, qu'importe de frissonner ou non : ça n'empêche pas « Fiends on the other side » d'être un très bon livre. D'autant que l'autrice a glissé de nombreuses références à « La princesse et la grenouille » dans le texte, parfois en clair, parfois sous forme de détails ou de lignes de dialogue. Savoureux !
On pourra certes trouver que le fantastique est long à arriver, mais l'immersion dans la vie ordinaire de Jamal permet véritablement de comprendre sa souffrance, car il ne s'agit pas d'une simple histoire de jalousie. Jamal aime son frère, et réciproquement. Seulement, sans s'en rendre compte, Malik éclipse totalement son jumeau, les gens ne voient que lui ; même leurs parents affichent, involontairement, une préférence. Ajoutez-y une dose de harcèlement scolaire par dessus... la situation de Jamal apparaît sans issue. Bien sûr, avec un regard d'adulte, on se dit que le temps lui offrirait ses propres occasions de briller, de suivre sa propre voie. Parfois, il apparaît même défaitiste ou capricieux. Mais Jamal a douze ans et, à moins d'avoir totalement oublié ce que ça fait d'être ado, ses sentiments et son raisonnement apparaissent totalement légitimes. Jamal est un héros crédible, avec ses qualités et ses défauts, y compris ceux inhérents à son âge. Quoi de plus simple, pour Facilier, de pousser quelqu'un d'aussi jeune dans ses derniers retranchements et surtout, le manipuler ? Jamal n'avait aucune intention de faire du mal à son frère, et réalise d'ailleurs aussitôt son erreur. Mais lui restera encore à découvrir l'ampleur de celle-ci, et la gravité des conséquences.
De ce côté-là, le dernier tiers du récit est particulièrement réussi, entre dose d'action haletante et réel désespoir. Non, les adultes ne peuvent pas toujours tout résoudre, eux aussi peuvent être totalement impuissants. Parfois, il n'y a pas de bonne décision, seulement différents mauvais choix... On pensera ce qu'on veut de celui de Jamal, mais il a le mérite d'être cohérent avec le personnage.
Si le livre ne tient donc pas vraiment ses promesses côté flippe, il parvient à prendre aux tripes d'une autre façon et se lit très bien malgré quelques longueurs.
Les couvertures d'origine US (avant réédition) affichaient clairement l'intention de proposer des récits dans la veine des Chair de Poule, allant jusqu'à en reprendre les codes graphiques (couleur verte caractéristique, police utilisée pour le mot « Chills »...). Les couvertures françaises, elles, sont certes jolies, mais plus douces et cartoonesques... sauf que finalement, après lecture, il s'avère qu'elles collent en réalité davantage au contenu. Si les Chair de Poule parviennent encore à me filer les miquettes, ici, il faut vraiment attendre le tout dernier tiers du récit pour réellement ressentir le danger. le danger, mais pas la peur. La différence se ressent également dans le bad ending : la force de ceux des Chair de Poule provenait des fins ouvertes, promettant de nouvelles galères pour les personnages. Ici, la conclusion est plus fermée, quoique très efficace dans son amertume. Au final, qu'importe de frissonner ou non : ça n'empêche pas « Fiends on the other side » d'être un très bon livre. D'autant que l'autrice a glissé de nombreuses références à « La princesse et la grenouille » dans le texte, parfois en clair, parfois sous forme de détails ou de lignes de dialogue. Savoureux !
On pourra certes trouver que le fantastique est long à arriver, mais l'immersion dans la vie ordinaire de Jamal permet véritablement de comprendre sa souffrance, car il ne s'agit pas d'une simple histoire de jalousie. Jamal aime son frère, et réciproquement. Seulement, sans s'en rendre compte, Malik éclipse totalement son jumeau, les gens ne voient que lui ; même leurs parents affichent, involontairement, une préférence. Ajoutez-y une dose de harcèlement scolaire par dessus... la situation de Jamal apparaît sans issue. Bien sûr, avec un regard d'adulte, on se dit que le temps lui offrirait ses propres occasions de briller, de suivre sa propre voie. Parfois, il apparaît même défaitiste ou capricieux. Mais Jamal a douze ans et, à moins d'avoir totalement oublié ce que ça fait d'être ado, ses sentiments et son raisonnement apparaissent totalement légitimes. Jamal est un héros crédible, avec ses qualités et ses défauts, y compris ceux inhérents à son âge. Quoi de plus simple, pour Facilier, de pousser quelqu'un d'aussi jeune dans ses derniers retranchements et surtout, le manipuler ? Jamal n'avait aucune intention de faire du mal à son frère, et réalise d'ailleurs aussitôt son erreur. Mais lui restera encore à découvrir l'ampleur de celle-ci, et la gravité des conséquences.
De ce côté-là, le dernier tiers du récit est particulièrement réussi, entre dose d'action haletante et réel désespoir. Non, les adultes ne peuvent pas toujours tout résoudre, eux aussi peuvent être totalement impuissants. Parfois, il n'y a pas de bonne décision, seulement différents mauvais choix... On pensera ce qu'on veut de celui de Jamal, mais il a le mérite d'être cohérent avec le personnage.
Si le livre ne tient donc pas vraiment ses promesses côté flippe, il parvient à prendre aux tripes d'une autre façon et se lit très bien malgré quelques longueurs.
