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Critique de LaChimere


//Attention ! Cette critique parle des tomes 1 à 8, gare aux spoils !//

J'ai eu un coup de coeur immédiat pour Servamp, grâce à plusieurs facteurs qui, à mon sens, font que le manga se démarque des autres shônen.
Déjà, les dessins m'ont conquise. Ils sont simples mais dynamiques, et ils ont peu changé depuis les premiers tomes : Tanaka Strike a visiblement un coup de crayon qu'il maîtrise depuis longtemps. J'ai particulièrement apprécié les postures adoptées par les personnages, leurs répartitions dans les cases. Et ce dynamisme des protagonistes sur les couvertures! Ils ont vraiment un petit truc qui les différencie des autres. J'aime leur comportement décontracté, l'espèce de nonchalance que l'auteure parvient à leur donner, même dans les scènes de combat. Cette désinvolture constante est même la clé du personnage de Kuro, représentant de la Paresse. Les mains dans les poches ou les bras ballants, le dos voûté ; ce genre d'attitude est souvent utilisé dans les mangas pour donner une espèce de suffisance aux personnages. Mais c'est la première fois que je trouve la technique vraiment crédible. Certains personnages se ressemblent un peu, il est vrai : à partir du tome 5, plein de nouveaux arrivent, et même si chacun a plus ou moins son style bien à lui, ceux qui ne sont ni les servamps ni leurs maîtres se confondent souvent dans ma tête. Il y a même un peu trop de personnages secondaires à mon goût. Rien qu'avec les 8 servamps et leurs maîtres, on tombe à 16 protagonistes minimum, mais à cela s'ajoutent les vampires de 2ème classe, les membres du C3 (une organisation militaire)… On est vite submergé par les nouveaux visages, comme je l'ai dit plus haut. Avoir 16 protagonistes est déjà une prise de risque, et les membres du C3 sont, à mon sens, beaucoup trop nombreux par rapport à leur utilité.
Concernant les servamps, je trouve que les binômes ont été bien réfléchis et que tous font de belles étincelles. Ils se complètent très bien : Kuro le paresseux et Mahiru trop motivé, Misono le prude et Lily l'extraverti, Tetsu serviable et Hugh imbu de lui-même… Chaque servamp est très influencé par le péché capital qu'il représente, évidemment, mais cela sert à les différencier les uns des autres. Et les relations qu'ils ont avec leurs maîtres sont par moments vraiment hilarantes. Leurs designs sont originaux sans être exagérément bizarres (parfois, certains mangakas collent des styles impossible à leurs persos pour se démarquer, je parle de One Piece notamment). L'univers du manga est urbain mais fantastique, empreint d'une espèce de poésie qui, couplée à la légèreté de l'humour et à cette espèce de nonchalance des personnages, donne une atmosphère unique à la série.
L'intrigue, pour le coup, est assez basique : une histoire de vampires liés aux péchés capitaux, ce n'est pas très novateur. Mais l'auteure, plutôt que de rechercher une atmosphère sombre et sérieuse, comme l'exigeraient normalement ces deux thèmes associés, a plutôt misé sur l'humour, la légèreté. C'est plus original et surtout, ça lui a réussi.
Les enjeux scénaristiques sont révélés dès le tome 1, et je trouve ça très profitable à la série au vu de sa construction. En donnant ainsi directement une vision d'ensemble de son histoire, l'auteure nous garantit qu'il sait déjà grosso modo comment conclure son affaire. C'est une sorte de sécurité instaurée par rapport, entre autres, à la durée du manga : on devine qu'une fois le dénouement atteint, la série ne se poursuivra pas. Elle craint peu le souci du « tome de trop ». Servamp suit un fil rouge bien précis et ne s'en écarte pas. Il est un peu difficile de juger si l'intrigue est bien répartie sur les tomes, vu que la série n'est pas finie, mais avec les 8 tomes déjà sortis, je peux déjà dire que l'auteure se débrouille pour faire monter la tension crescendo tout en maintenant la légèreté du tout. Il y a juste un peu trop d'arcs différents je trouve, on s'y perd un peu, mais c'est un petit défaut.
Heureusement, une part de mystère demeure, pile assez pour attiser la curiosité sans perdre l'aspect léger et la certitude qu'on sait toujours où on va. Franchement, c'est très bien géré. L'intrigue est complexe mais le fil rouge reste clair et facile à suivre.
Les moments qui s veulent émouvants le sont vraiment, et l'auteure, quand vient un moment crucial dans la relation entre uns ervamp et son maître (en dire plus relèverait du spoil) a une façon bien à elle de le mettre en valeur. Ses mises en scène de flash-backs, les allégories des péchés capitaux lors de ces moments… Je suis complètement sous le charme.
Et enfin, je voulais dire un petit mot sur la traduction : j'ignore si c'est aussi le cas en japonais, mais le vocabulaire dans Servamp est quelque peu… détendu. C'est plein d'argot, j'adore. Les dialogues y gagnent une saveur particulière que je n'ai retrouvée nulle part ailleurs. de petites phrases ajoutées à côté des bulles, comme des espèces de bonus aux paroles, accentuent le côté pas très sérieux de l'histoire (ce sont des phrases rigolotes) et aident à décompresser dans les scènes d'action.

Intéressés par le reste de ma chronique ? C'est par ici : https://lemondefantasyque.wordpress.com/2016/05/15/servamp-de-tanaka-strike/
Lien : https://lemondefantasyque.wo..
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