Citations sur Dictature 2.0 : Quand la Chine surveille son peuple (.. (17)
Le langage perverti immunise le peuple. Et le rend muet.
Dans des systèmes comme celui de la Chine, les lois sont en outre souvent volontairement formulées d'une manière si vague et si contradictoire que presque chaque citoyen en viole au moins une chaque jour. Pour la grande majorité des gens et des cas, cela reste sans conséquence. [...] Mais quand l'État a pris quelqu'un en ligne de mire, quand il veut frapper, il dispose toujours d'un article de loi utilisable contre chacun de ses citoyens. Ces articles sont les crochets auxquels il finit par les pendre au vu et au su de tous.
On comprend tout de même aujourd'hui que nos intérêts sont puissants, mais que nos instruments sont faibles, surtout tant que l'Europe n'est pas unie. On a laissé passer des annees décisives au cours desquelles notre influence sur ce pays aurait pu être encore supérieure à ce qu'elle est aujourd'hui.
Au lieu de cela, c'est la Chine qui gagne en influence sur nous.
Tout pouvoir porte en lui lee germes de sa chute.
Les fusils sans les stylos, ça ne fonctionne pas. Les soldats assassinent les insurgés, les ecrivains de cour assassinent la vérité.
Le taux de condamnation dans les procès pénaux en Chine dépasse 99,9% : être arrêté et mis en accusation, c'est pratiquement être déclaré coupable.
On disait autrefois que le capitalisme apporterait la liberté en Chine. Il ne l'a pas fait. Puis on a soutenu qu'Internet allait saper le pouvoir du Parti chinois. Pour le moment, on a plutôt l'impression que la Chine sape à la fois le capitalisme et Internet.
Le message est clair : le parti peut transformer du jour au lendemain n'importe quel avocat en criminel, n'importe quel héros en canaille. Les objectifs sont tout aussi limpides : il s'agit toujours d'intimider un groupe social pour le vilipender aux yeux du peuple.
L'époque de Xi Jinping est celle du retour de la peur.
À l'intérieur du pays, le souvenir du massacre [Tianan'men 1989] est pratiquement effacé. Le travail d'oubli sur commande a été mené à terme. Et quand on maîtrise le passé, le PCC le sait aussi bien que George Orwell en son temps, on maîtrise le futur.