LA MER A PITIÉ DE MOI…
La mer a pitié de moi, de mon chant solitaire.
Elle connaît tout du naufrage et de ses voyageurs.
La mer délivre le souvenir et recrache sa voix aux
vivants.
Des mots sans importance. Le mal n’a pas
d’importance ici. C’est un langage obscur. Nos
mémoires perdent son origine pour ne pas
sombrer.
La mer est plus forte que moi. Son cri chasse
la tempête. Elle me dit de ne pas m’inquiéter de
l’écho.
« Tu es l’écho et je suis ton navire »
Je me suis couchée sous l’écume et j’ai bu.
Enfin je peux dormir. Plus de distance, plus
de chemin à parcourir. Demain, j’aurai regagné la
terre.