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Critique de Aryia


Outre le titre, que je trouve magnifique, ce qui m'a tout d'abord attiré chez ce livre, c'est sa couverture. Sobre et très graphique, sans fioriture inutile, elle retient immédiatement le regard. de plus, la quatrième de couverture est très vide, à peine trois petites phrases d'accroche qui, en plus de résumer parfaitement l'esprit du roman, sont irrésistiblement intrigantes. J'avais beau avoir déjà dévalisé le rayonnage jeunesse du bibliobus – au plus grand désespoir du bibliothécaire qui allait devoir enregistrer tous ces prêts –, je n'ai pas pu m'empêcher de le glisser dans le sac ! Et je suis bien heureuse de ne pas avoir écouté la voix de la raison mais celle de mon coeur : ce fut une très jolie découverte.

Becky a quatorze ans : à cet âge-là, on va au cinéma avec ses copines, on fait du sport et on se délecte des rumeurs concernant les amourettes des autres élèves de sa classe. Mais Becky ne fait rien de tout cela : son coeur est malade et elle est bien trop fatiguée pour sortir de chez elle. Depuis deux ans, la famille de Becky vit dans l'angoisse du lendemain : un organe arrivera-t-il à temps pour la sauver ? Vous l'aurez compris en lisant le résumé, le miracle arrive : un coeur est disponible, et compatible avec son groupe sanguin. Becky va donc subir cette greffe, et sa nouvelle vie va pouvoir débuter.

Du moins, ça, c'est la théorie. En pratique, l'adolescente a énormément de mal à réaliser sa chance. Bien au contraire, elle vit dans la peur. Peur du rejet. Peur des bactéries. Peur du regard des autres. Car ce livre traite également du harcèlement, des moqueries, de la méchanceté des adolescents entre eux et du cruel effet de foule qui peut conduire un collège entier à se retourner contre une seule personne … Mais Becky est également envahie par la culpabilité : elle se rend compte que si elle est en vie, c'est à cause du décès de son donneur. Cette prise de conscience et l'immense détresse qui en découle est parfaitement bien décrite par l'auteur. Becky s'en veut, et par conséquent elle ne savoure par cette nouvelle chance de vivre.

D'autant plus qu'un autre élément vient gâcher cette joie : depuis son réveil à l'hôpital, Becky ne cesse d'être assaillie par d'étranges visions de lieux qui lui semblent terriblement familiers et apaisants alors qu'elle sait pertinemment qu'elle n'y a jamais mis les pieds. Pire encore, Becky a le sentiment de ne plus être totalement elle-même : ses gouts alimentaires changent, elle se découvre de nouvelles performances sportives, et surtout, son caractère n'est plus vraiment le sien. La colère monte en elle, inexplicable, elle a envie de hurler et même de frapper les gens qui l'entourent. Et si la personnalité de son donneur était en train de prendre le pas sur sa propre identité ?

La rencontre avec Sam, un jeune homme de quinze ans qu'elle croise dans ses visions, va l'aider à reprendre le dessus sur cette déferlante d'événements inexplicables. Becky va progressivement se rendre compte qu'elle veut vivre, mais que pour cela elle va devoir accepter de porter ce coeur qui n'est pas complétement le sien. Elle va réaliser la chance qu'elle a de vivre, elle va réaliser le cadeau que cet inconnu lui a offert. Et surtout, elle va apprendre à se reconstruire malgré cette épreuve. le lecteur est plongé au coeur de cette prise de conscience, et c'est terriblement prenant, émouvant et poignant.

La plume de l'auteur est d'une finesse rare : le style est fluide, très simple à lire. Les chapitres sont courts et le roman se lit vraiment vite. Laura Summers aborde dans ce livre plusieurs thématiques importantes : le don d'organe, bien évidemment, mais également la solitude, la relation avec les parents, l'engagement du personnel soignant, ainsi que la solitude et la difficulté à se reconstruire suite à un bouleversement. Contrairement à nombre d'auteurs actuels qui affectionnent les fins tragiques et moroses – dans l'objectif de montrer que la vie n'est pas toute rose –, Laura Summers a fait le choix de terminer par une touche d'espoir et d'optimisme.

C'est donc le sourire aux lèvres que j'ai achevé cette lecture, et je remercie l'auteur pour cela. Mon coeur battant a été une très bonne lecture, sans prise de tête, mais suffisamment bien menée pour être inoubliable. Je recommande ce livre à tous les lecteurs, jeunes comme moins jeunes. Il s'agit en effet d'une thématique assez peu abordée en littérature, et ce petit récit vaut vraiment le coup d'être lu. Je pense que je le relirai avec plaisir dans quelques années !
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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