– [...] Je pense que quiconque a organisé cette dernière agression contre Brie va tout faire pour protéger sa peau. Si Radtke avait réussi à nous faire faire le grand plongeon, ce serait peut-être passé pour un accident.
– Je ne pense pas que j'aurais omis de remarquer les câbles sectionnés ! se défendit Nate.
– Radtke ne vous connaissait pas, objecta Cody. Elle a cru avoir affaire à...
– Un cul-terreux de shérif de province, termina Nate pour lui.
– Le fait de tirer parti de la réputation croissante de Hattie Haworth et de son amant pour permettre aux gens de se rencontrer n'est pas une pratique illégale, que je sache, répliqua Avery après avoir étudié Nate un bon moment.
– Ce n'est pas sur leur aura d'amoureux que tu comptes. Depuis l'instant où ont filtré les informations sur cette boîte, on dit partout dans le village que ces morceaux de parchemin contiennent tous des messages très crus.
– Et quel mal à cela ? fit Avery en lui adressant un clin d’œil. Comme pour Vegas, ce qui se passe à Haworth House reste à Haworth House.
Elle vit le rouge monter aux joues de Nate.
– Le mal, c'est qu'un pilier de notre communauté, miss Emmy Lou, a l'intention de tirer une de ces fantaisies sexuelles. Elle approche tout de même des soixante-dix ans !
– Y aurait-il un âge limite pour s'amuser... une sorte de loi dont je n'aurais pas pris connaissance ? ironisa Avery.
Il était bien plus simple de collecter des informations sur internet que d'interroger les gens. Face à un ordinateur, il était inutile de mentir.
Elle avait eu beaucoup de petits amis dans sa vie, tous très différents : un joueur de football, un professeur d'université, un négociant d'art qui lui avait transmis sa passion, un pilote de course. Mais tous avaient un point commun : ils s'étaient fatigués d'elle et ils étaient partis.
Parfois, elle avait l'impression de porter une date d'expiration.