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Critique de christinebeausson


Les souvenirs d'une auteure et d'un photographe sur certaines villes de cuba ... à confronter à ses propres souvenirs pour se remémorer des émotions, des lieux, qui se trouvent au même endroit mais avec des années d'écart et les effets dévastateurs d'un embargo et de quelques ouragans qui n'ont rien arrangé ....

Tout commence au nord, Baracoa est toujours majestueuse mais toujours aussi difficile d'accès ... de longues heures de route enfin de ce qui paraît il, s'appelle une route, avec ses trous, son bitume défoncé, ville délaissée, un Malecon dévasté par un ouragan plus méchant qu'un autre, le manque cruel de possibilité de réparations mais des paysages uniques ...

L'est ou l'orient, plein est avec Santiago de Cuba, l'ancienne capitale, rongée par le soleil et la chaleur, une casa de la musica jouant pour les touristes jour et nuit, quelques cubaines fréquentent le lieu à la recherche de quelques pesos en échange d'un sourire, parfois de plus ... Bayamo, petite ville tranquille à l'écart des circuits touristiques, coincée derrière la fameuse sierra maestria et son parc national, terre du premier libérateur de l'île, Carlos Manuel de Céspedes,celui qui a choisi de libérer ses esclaves pour former une troupe qui devait faire fuir le colonialiste espagnol ...

Un grand saut vers la côte sud on choisit ou pas,
Entre Trinidad, ses escaliers musicaux si touristiques et alcoolisés et ses quartiers populaires où tout le monde questionne les touristes pour l'obtention d'un savon ou d'un parfum,
Et Cienfuegos, la rencontre avec Maximiliano Bartolomé Moré Gutiérrez, connu sous le nom d'artiste de Benny Moré ou Beny Moré, la gloire de la ville, inconnu internationalement car ayant refusé de quitter sa belle province et ses plages apaisées, calmes, familiales ...

La côte nord et de ses touristes allinclusifs, celle qui est devenue "une superbe station balnéaire, pleine d'hôtels et de divertissements qu'on paye en dollars" pour y entrer il faut passer une autre frontière avec gendarmerie, guérite et passeport, et surtout beaucoup de pesos,
Une curiosité le train de Hershey mais il semble n'être plus qu'un souvenir, il doit être en restauration (terme cubain pour signaler la fermeture) (*) ...

L'ouest ou l'Occident et la découverte de la guayabita del Pinar, un fruit comme une petite goyave qui trempe dans le fond d'une bouteille ... le tabac plutôt le Tabac, le bon, le meilleur, l'excellent celui qui donne l'image du luxe de Cuba pour le monde entier et ses paysages vestiges archéologiques du temps passé avec les mogotes et les grottes qui sont uniques ...

Enfin la ville La Havane, la ville du bruit, des cris, des klaxons, de la rumeur, des odeurs ... la ville où tout voir est impossible et n'a aucun intérêt, juste flâner, se laisser porter par le charme des petites rues, des palais d'hier, devenus des jardins suspendus où reste sur les toits une végétation surprenante, la ville où tout commence pour certains et où tout fini pour d'autres ... alors partir peut être mais surtout ne pas oublier de ne jamais boire le coca cola de l'oubli et comme l'auteure se rappeler qu'il faut malgré l'exil, la peur de la misère, qu'il existe un pays où il faut revenir ...

Certainement pas le livre qu'il faut lire pour découvrir le talent d'écrivain de Karla Suárez mais un livre comme un carnet de voyages à lire, à feuilleter pour se rappeler l'âme de Cuba !


(*)
Le chemin de fer électrique de Hershey est un chemin de fer interurbain électrifié qui va de la Havane à la ville de Matanzas, à environ 92 kilomètres vers l'est.
Me Jesaistout nous renseigne :
"«Le moyen le moins sûr d'arriver à destination», plaisante un contrôleur.
Pour 2,80 pesos, soit environ 0,11 dollar, contre 34 pesos en car, un Cubain peut parcourir 98 km entre La Havane et Matanzas avec ce train à propulsion électrique de deux wagons, qui traverse à mi-chemin la localité de Hershey, là où l'entrepreneur chocolatier américain avait fait construire en 1916 une centrale sucrière aujourd'hui à l'abandon. le voyage, agrémenté de 47 arrêts, prend officiellement 4 heures."
Le train et cuba !
Des voies certes mais en trois semaines de séjour et de ballade, un seul train de marchandise roulant observé !
Selon La Presse cubaine : "sur les 5.000 kilomètres de voie ferrée de l'île, (90% sont en mauvais état), il y a eu depuis près de deux ans 19 accidents graves et 320 légers, parfois en raison de l'«indiscipline et de la négligence» de l'équipage, payé, selon des
contrôleurs, «très peu» comme tous les Cubains (environ 20 dollars par mois)."
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