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Critique de Titania


J'ai suivi Karla Suárez, par curiosité, dans un roman sur une jeunesse à Cuba. Elle nous conte, entre quotidien et grande Histoire, une histoire de guerre triste comme toutes les guerres avec son cortège de dégâts collatéraux, mort, deuil, silence et incompréhension. Elle veut nous faire partager les cicatrices laissées par la guerre en Angola pour les gens de sa génération, ceux dont les pères ne sont pas toujours rentrés au pays.

C'est L'histoire d'Ernesto, même prénom que le Che, entre Cuba, Berlin, Lisbonne, l'Angola…à la poursuite de lui-même, pour remplir les vides laissés par les non dits.

Cuba, ce n'est pas du tout mon secteur géographique de prédilection , mais quand l'écriture est belle dès les premières lignes, on part n'importe où avec un auteur, et là j'ai découvert ce que c'est de grandir dans ce pays dans les années 70 ou 80, dans un monde moins triste que dans nos représentations centrées sur Fidel et sa paranoïa.

l'Angola, c'était il y a longtemps et pas dans les gros titres de notre presse, je ne connais rien de ce conflit, ni ce qu'y faisaient les Cubains, rapide coup d'oeil sur Wikipedia, une espèce de bourbier où les grandes puissances se sont faits la guerre par alliés interposés.

J'ai adoré les pages sur l'enfance, marquée par des héros de romans d'aventure. Des gosses jouent à la « guerre froide » sous le regard amusé des adultes , une famille aimante et assez bouillonnante, latine dans ses solidarités et disputes. J'aime beaucoup tout ce récit d'enfance, pétillant et joyeux, les petites peines de coeur, des morsures qu'on emporte longtemps avec soi, les bêtises et les transgressions, cette vieille voiture américaine qu'on répare, la maison de vacances.

ce temps de l'innocence finit avec la nouvelle de la mort du père, qui fige tout dans un impossible deuil pour Ernesto, 12 ans, sommé de devenir un homme du jour au lendemain.

J'ai aimé le récit bien mené de cette quête de vérité, loin de l'histoire officielle, et cette volonté d'émancipation qui passe par la recherche et l'écriture d'un blog sur l'Angola, pour solder le passé, la rencontre avec un ancien combattant mystérieux, taiseux, mais chaleureux. La fin du roman nous prend un peu par surprise, apportant une nouvelle nuance de complexité à toute cette affaire.


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