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Critique de DavidG75


Ah ! Non ! C'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...

En variant le ton, Grenouille, - par exemple, tenez :
𝘼𝙜𝙧𝙚𝙨𝙨𝙞𝙛 : « Moi, Monsieur, si comme vous, rue aux Fers j'étais né
Au milieu des poissons puants, il eut fallu que je me lavasse dix fois par jour ! »
𝘼𝙢𝙞𝙘𝙖𝙡 : « Quelle tristesse, votre mère à votre naissance pendue haut et court.
Mon pauvre ami. Vous avez hérité de la corde j'espère ? »
𝘿𝙚𝙨𝙘𝙧𝙞𝙥𝙩𝙞𝙛 : « D'un appendice pareil, c'est certain, on s'en sert
Pour mélanger, mixer, fouetter et battre le beurre »
𝘾𝙪𝙧𝙞𝙚𝙪𝙭 : « Ah bon ? Vous n'aviez pas d'odeur ?
Mettez donc de l'Axe pour faire tomber les donzelles ! »
𝙂𝙧𝙖𝙘𝙞𝙚𝙪𝙭 : « L'onctuosité du lait et la douceur du miel,
La rosée du matin, la délicatesse du jasmin et du narcisse blanc,
La légèreté du coton, la chaleur du cuir et les volutes d'encens,
Toutes ces fragrances enivrantes, vous vous mîtes à sentir »
𝙏𝙧𝙪𝙘𝙪𝙡𝙚𝙣𝙩 : « La crotte puante et la sueur aigre aussi, cela va sans dire ! »
𝙋𝙧𝙚́𝙫𝙚𝙣𝙖𝙣𝙩 : « Pour sauver ce bougre de Baldini, vous lui avez créé
Cette 𝓝𝓾𝓲𝓽 𝓝𝓪𝓹𝓸𝓵𝓲𝓽𝓪𝓲𝓷𝓮. A la poubelle ce piètre 𝓐𝓶𝓸𝓻 𝓮𝓽 𝓟𝓼𝔂𝓬𝓱𝓮́ ! »
𝙏𝙚𝙣𝙙𝙧𝙚 : « A Grasse, cette jolie rousse avait pour elle le soleil et la grâce,
Et au milieu de ce champs de blé, par une belle nuit d'été, de guerre lasse,
Elle finit par rendre son dernier soupir, son joli cou dans vos mains enserré »
𝙋𝙚́𝙙𝙖𝙣𝙩 : « Oui oui... Bien sûr... Vous pouvez évidemment faire de votre nez...
MÔssieur sait extraire de la macération et de l'enfleurage à froid toutes ces odeurs...
Viola odorata, Jasminum polyanthum, Rosa piminellifolia... J'en passe et des meilleures ! »
𝘾𝙖𝙫𝙖𝙡𝙞𝙚𝙧 : « Mais d'un être humain, vous n'en eûtes jamais qu'un coeur cruel
Car à vivre sans odeur corporelle, vous dûtes chercher la fragrance universelle »
𝙀𝙢𝙥𝙝𝙖𝙩𝙞𝙦𝙪𝙚 : « Une seule goutte sur vous de ce divin breuvage,
Le peuple à vos pieds et Dieu peut bien faire ses bagages ! »

𝙍𝙚𝙨𝙥𝙚𝙘𝙩𝙪𝙚𝙪𝙭 : « Bien sûr, je n'ai ni la verve de Cyrano ni la plume de Rostand,
Mais je vous parle comme je le peux de ce magnifique roman,
Après tant de grandes et belles critiques,
Fallait bien éviter de faire dans l'identique,
Exaltation, volupté, tous les mots sont justes
Un roman que l'on sent autant qu'on le déguste ! »

Et pour terminer,
Avec la tirade des nez,
Laissons donc les vrais mots à Cyrano,
Parodiant Pyrame en un sanglot :
« le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l'harmonie ! Il en rougit, le traître ! »
—Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit :
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve.
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