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Critique de ShayHlyn_Farfouine


Ruriko porte sa différence sur son visage et semble l'accepter plutôt bien. Celle de son professeur, Monsieur Kanda, ne se voit pas : il ne parvient pas à discerner le visage des gens ce qui l'oblige à vivre avec des silhouettes impersonnelles autour de lui… à l'exception de son étudiante : sa tâche de naissance la rend particulière à ses yeux, la seule qu'il puisse reconnaître n'importe où.

Autant dire que cette particularité le pousse irrémédiablement vers elle, tandis qu'à ses côtés, une autre enseignante des plus charmantes se languit de ne pas attirer le regard de son collègue. Il faut dire que Madame Shirakawa ne connait pas le trouble visuel de l'élu de son coeur ; ne pouvant que constater sa maladresse auprès des gens autour d'eux et son attirance envers Ruriko.

C'est d'autant plus flagrant lors de la journée portes ouvertes de l'école où le pauvre subit régulièrement des crises d'angoisse à force d'être entouré de personnes qu'il est supposé connaître sans pouvoir les nommer même quand ils sont face à face. Pareil pour ses élèves, qu'il côtoie pourtant tous les jours, sont marqués de l'anonymat faute de porter leur uniforme scolaire… Autant dire que Kanda vit un enfer qu'il se refuse de dévoiler à son entourage, craignant de perdre l'estime de ses collègues, voire de perdre son emploi, si on apprenait qu'il est incapable de mettre un visage sur un nom.

Nozomi Suzuki, en affrontant ces deux différences incarnées par ce duo de personnages, aborde avec finesse et brio la manière d'affronter le regard des autres, tout en montant son scénario sur un schéma classique du shôjô comprenant les protagonistes principaux qu'on espère voir tomber amoureux l'un de l'autre et les prétendants qui tentent, tant bien que mal, de briller aux yeux de leurs aimés.

Mais bien sûr, l'autrice va plus loin que cela en démontrant qu'une différence n'est pas l'autre ; qu'une ombre invisible peut isoler et désespérer davantage qu'une tâche bleue en pleine figure… Tandis que Ruriko, bien qu'ayant souffert des moqueries au collège, parvient à vivre pleinement son adolescence, entourée de plusieurs camarades, dont une amie fidèle et protectrice depuis l'enfance, Monsieur Kanda, quant à lui, s'isole toujours un peu plus, perdant souvent pied face à la foule et ignorant par là même que certains yeux sont braqués sur lui avec l'envie de mieux connaître ce mystérieux professeur…

Une belle romance teintée d'azur, comme les fleurs bleues que nous sommes, avec une pointe de compréhension de l'autre, d'acceptation et de confiance en soi, avec un dessin classique qui n'apporte rien de nouveau au genre mais qui reste évidemment plaisant au regard du lecteur.
Lien : https://sambabd.net/2021/04/..
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