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Critique de VingtNeuf


Luso-Allemand (comme l'auteur), célibataire âgé de 45 ans, Marcelo Silva vient d'accepter un poste de responsable à la « police de la Bourse » de Lisbonne, une institution spécialisée dans les délits économiques. Sa prise de poste coïncide avec la disparition d'un banquier millionnaire, António Carmona, dont la banque se trouve au bord de la faillite. Au cours de son enquête, Marcelo côtoie le sous-monde aussi complexe que sordide de la finance, des hautes sphères de l'État, où la corruption et la consommation de pédopornographie sont monnaie courante. Marcelo Silva déambule dans les rues de Lisbonne, se rend à Estoril, où vit la femme de Carmona, qui, dans un accès de confiance en notre enquêteur, lui remet des documents qu'elle avait occultés aux policiers chargés d'éclaircir la disparition de son mari.
Marcelo doit souvent fuir et faire usage de la force, voire de son arme, puisqu'il tue Paulo M., tout juste sorti de prison avec la mission de l'éliminer. Enfin, il se rend à Berlin, ville qu'il connaît bien pour y avoir vécu deux ans. C'est là qu'il recroise Margarida, qui lui raconte comment elle a voulu se venger de Carmona, responsable, selon elle, du cancer incurable dont elle est atteinte, puisqu'il résulte d'un avortement qui s'est mal passé, à l'époque de sa liaison avec le banquier.
Fin connaisseur des milieux de la politique et de la haute finance, pour avoir travaillé pendant vingt ans en tant que journaliste économique, Miguel Szimanski a le sens du détail. Il livre informations et réflexions sur les arcanes du milieu bancaire et du journalisme, « miné par des pouvoirs souterrains », en dénonçant les complicités entre l'État, le monde politico-financier et les journalistes. Ouro, prata e Silva est un tableau sociologique et culturel de la dernière décennie au Portugal, marquée par la crise économique, politique et financière, la corruption, plusieurs affaires scandaleuses de banques. L'auteur emporte les lecteurs dans Lisbonne, une réalité bien connue : le tramway jaune, le Príncipe Real, les quartiers contrastés… Tout au long du roman, il cherche à déconstruire l'image du Portugal aux douces coutumes. Il dévoile une capitale dans laquelle évoluent des hommes politiques corrompus, des millionnaires, des réseaux de prostitution… Il dénonce aussi le tourisme massif, les projets architecturaux aberrants, les visas dorés, etc.
Le titre trouve son explication à la page 131 : « La parole est d'argent, mais le silence est d'or. »
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