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Critique de PG35


Olivier TaDuc et Serge le Tendre donnent une conclusion à leur série Chinaman quinze ans après la publication de sa dernière aventure. Rappelons que leur héros est un Chinois, membre d'une triade de Canton, qui a émigré aux Etats-Unis à l'époque de la ruée vers l'or.
Deux décennies plus tard, il fait sa réapparition en Californie. C'est une loque, hantée par les images d'un passé sanglant, qui se gave d'opium et subit les quolibets et les cailloux lancés par les gamins du village.
En même temps, un jeune agent des Pinkerton enquête sur une série d'enlèvements dans la région, perturbée par l'opposition violente entre les fermiers et une compagnie pétrolière qui cherche à racheter leurs terres. Son enquête va croiser l'itinéraire de Chinaman. Après le meurtre de son ami Marcus, la loque s'est transformée en un redoutable sosie de Toshiro Mifune, ivre de vengeance et bardé de sabres. le sevrage est difficile, cependant la rédemption est au bout d'un itinéraire marqué par des pluies de coups, des essaims de flèches et de poignards, des volées de balles et des amoncellements de cadavres…
Ce réveil du tigre sonne agréablement. Il doit beaucoup au remarquable dessin de TaDuc qui soutient avantageusement la comparaison avec le Gir des bonnes années, ce qui n'est pas un mince compliment. Les couleurs sont parfaitement maîtrisées, avec des dominantes étendues à des séquences entières. TaDuc est aussi à l'aise dans les décors forestiers ou désertiques que parmi les champs de derricks ou les villes, fantômes ou non. le découpage est à la fois classique, varié et efficace.
Le seul – léger - bémol concerne le scénario. Il n'est certes pas dépourvu d'originalité et s'inscrit dans un contexte historique intéressant. Cependant il est souvent prévisible. Par ailleurs il manque un élément essentiel : l'humour. Les personnages sont dépourvus du détachement et de l'ironie qui faisaient le charme des héros inoubliables de notre regretté Charlier et qui auraient pu les rendre plus attachants qu'ils ne sont.
Bref, nous sommes en présence d'une réussite mais non d'un chef d'oeuvre. Ce qui n'est déjà pas mal.
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