Journal de bord d'un homme qui soigne des animaux sur l'océan. Embarqué sur un porte-conteneur à destination des Antilles,
Francis Tabouret décrit sa
traversée, rien de plus. Cela est assez. Il saisit la solitude des marins dans l'immensité – de l'océan ? non, du bateau – et montre le pont, les cabines et ces taureaux qui souffrent enfermés dans la chaleur des boîtes qui les transportent. Il transcrit de rares rencontres, des marins philippins qui chantent en espagnol des airs de karaoké, des ombres de passagers anciens et des moutons que le chaud décolle les uns des autres. Il raconte l'ennui de l'océan plat, le choc du port trop petit pour l'immense navire et l'impossibilité de débarquer d'un seul coup quand on s'est habitué au vide de l'Atlantique. Tout ce qu'il dit sembler couler – ou voler, ce dans quoi l'on baigne dans de si grands navires, c'est le ciel – comme le bateau sur l'océan, le réel est saisi dans les détails qui le rendent extraordinaire, cette tranquille
traversée où il ne se passe rien se lit comme une aventure.
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