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Critique de marina53


Bon catholique, Doutor Pereira est journaliste et travaille à la rubrique culture du Lisboa. Un jour, dans le tramway, il tombe, dans un journal ouvert, sur un article d'un certain Francesco Monteiro Rossi. Un article parlant de la mort. Finissant son trajet à pied, il voit, au loin, plusieurs policiers s'en prendre à un homme. Il ne réagit pourtant pas et continue son chemin. Alors qu'il travaille sur une traduction d'un texte De Balzac, il se décide à appeler Rossi et l'informe qu'il aimerait le rencontrer. le rendez-vous est pris pour le soir-même, dans un bal populaire donné par la jeunesse salazariste au cours duquel Rossi chante une romance. Autour d'un verre, Pereira apprend que le jeune homme a triché pour rédiger son mémoire sur la mort. Cela n'empêche pourtant pas Pereira de lui proposer d'écrire des nécrologies anticipées d'écrivains célèbres. Un travail que le jeune homme accepte car il a besoin d'argent. À ses côtés, Pereira va peu à peu changer de regard sur le monde qui l'entoure...


Adapté du roman éponyme d'Antonio Tabucchi, cet album nous emmène au coeur de Lisbonne, à la fin des années 30. Une ville alors sous l'emprise du dictateur Antonio de Oliveira Salazar. Doutor Pereira, journaliste ventripotent, mène une vie très rangée, calme, voire un peu triste et terne depuis le décès de sa femme avec qui il converse via son portrait encadré. Sa rencontre avec Rossi, un jeune philosophe  révolutionnaire un peu fougueux, va complètement le métamorphoser, changer sa vision du monde et de la vie. Pierre-Henry Gomont décrit avec précision les états d'âme de Pereira, notamment sa solitude et sa mélancolie. L'on voit, en effet, le journaliste parler seul ou avec sa femme décédée, discuter avec ses autres "personnalités" représentées par des petits hommes. L'on assiste, petit à petit, à ses changements: son ouverture aux autres, sa vision politique et citoyenne. Graphiquement, Pierre-Henry Gomont nous offre véritablement un voyage au coeur des ruelles ensoleillées et étouffantes de Lisbonne. Une magnifique palette de couleurs, du rouge colère au jaune soleil ; un trait parfois juste esquissé, parfois maîtrisé.
Un beau portrait touchant d'un homme sensible et d'un pays en devenir.
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