La philosophie se targue de parler de l'essentiel, et ne s'occupe peut-être que de frivolités... La littérature, c'est l'inverse.
- Ce n'est pas mieux ici [qu'en Espagne]... La police brutalise le peuple et on ne respecte pas l'opinion publique...
- "L'opinion publique"... L'opinion publique, c'est un truc inventé par ces Jean-Foutre d'américains ! Ici, c'est le Sud. Et dans le Sud, on obéit à celui qui crie le plus fort !
-Tu choisiras un extrait de Camoes, un passage patriote pour célébrer la journée de la race.
- La journée de la race, quelle race?
- Enfin... la race portugaise pardi !
- Excusez moi monsieur le directeur mais à l'origine nous étions lusitaniens . . . Puis nous avons eu les romains et les celtes . . . puis enfin les arabes . . . Quelle race sommes nous censés célébrer exactement ?
- "Après l'excommunication du clergé basque Claudel a écrit une ode aux martyrs espagnols... Il accuse les anarchistes d'être responsables du massacre des prêtres à Guernica... Qu'est-ce que tu en conclus de ça, hein ?"
- "Comme ça, là... Je... Je ne sais pas..."
- "Si tu as du mal à te prononcer, je vais te donner un coup de main, moi !... Ce Claudel est un fils de pute. Un point c'est tout." (p. 106)
- Tu le gardes ? Mais je croyais qu'il était totalement ahuri...
- Ahuri, non. Je ne crois pas. Mais il est jeune, et très naïf.
- Et c'est cette naïveté qui te perturbe ?
- Elle m'agace parce que l'époque que nous vivons est dure et qu'elle brise les inconscients.
"Oui... Vous savez ce qu'on dit. La philosophie se targue de parler de l'essentiel, et ne s'occupe peut-être que de frivolités...
La littérature c'est l'inverse." (p. 20)
-Je m'occupe de culture, moi. Pas de politique !
- mais nous non plus, nous ne faisons pas de politique... Nous faisons l'Histoire.
Il ne peut y avoir de liberté contre la vérité, il ne peut y avoir de liberté contre l'intérêt commun.
L’histoire est une drôle de bestiole, et elle ne se laisse pas domestiquer si facilement.
Le rapport qui caractérise le sens de notre être de la façon la plus profonde est celui de la vie avec la mort parce que la limitation de notre existence au moyen de la mort est décisive pour l'évaluation de la vie.