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Critique de Calimero29


Algérie, mars 1962. Adam El Hachemi Aït Amar, avocat, 24 ans, le narrateur et son père, 47 ans, tous deux kabyles, décident, après le cessez-le feu en Algérie, instauré suite au traité d'Evian le 19 mars 1962, de quitter Paris où Adam était venu faire ses études,
Ils arrivent dans un pays déchiré par les attentats, les assassinats, la violence, perpétrés par l'OAS et le FLN, la fuite des colons français. Adam se retrouve à devoir défendre Emilienne Postorino, fervente partisane de l'Algérie française, en complète contradiction avec ses valeurs. Son père, quant à lui, part dans le village où il est né, où il a aimé Zina, la mère d'Adam, disparue dans un incendie alors qu'Adam avait 9 ans et qu'il n'a jamais oubliée.
Ce roman foisonnant, puissant, tire toute sa force émotionnelle de personnages broyés par L Histoire, qui se débattent pour rester debout, tiraillés entre plusieurs fidélités, dans une vie où rien n'est tout à fait blanc ou tout à fait noir. le personnage d'Adam incarne le dilemme de l'avocat qui défend une accusée dont il rejette viscéralement les idées et les actions; l'accusée, de son côté, doit accepter d'être représentée par un Arabe dont elle méprise le peuple, qu'elle combat en étant membre de l'OAS.
L'amour, au milieu de l'extrême violence, est très présent : celui d'un fils pour son père mais aussi celui d'un homme qui n'a jamais oublié son amour de jeunesse, la mère de son fils à laquelle il a été arraché par la 2ème guerre mondiale, envoyé combattre pour la France, pour défendre un pays qui n'était pas le sien.
L'arrière-plan historique, très bien documenté, est très prégnant, c'est un personnage à part entière; c'est lui qui oriente le destin des personnages. L'auteur a inscrit son intrigue dans une des périodes les plus sombres de l'histoire algérienne, avant l'Indépendance, au moment où les tensions, les haines sont à leur apogée. Il nous fait ressentir le mépris des colons français sans être manichéen, sans faire de généralisation, déclenche en nous la nausée lorsqu'il évoque la torture; il manifeste de l'empathie et de la sympathie pour les Algériens qui ont combattu pour la liberté tout en condamnant la violence aveugle.
Un très beau roman dont la fin nous réserve une surprise de taille, une leçon d'histoire vu par le prisme d'un jeune homme idéaliste, pétri d'humanité. Je regrette de n'avoir pas su, avant d'entamer ma lecture, que "De ruines et de gloire" est le dernier opus d'une trilogie.
#Deruinesetdegloire #NetGalleyFrance
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