AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de 5Arabella


Il s'agit d'une longue nouvelle. le personnage qui donne son nom au récit est une jeune femme marié à un homme un peu plus âgé, et qui est très occupé par le journal qu'il édite. Tellement occupé qu'il ne s'occupe guère de son épouse. Et comme ils sont très à l'aise matériellement et qu'ils n'ont pas d'enfants, chârulatâ n'a pas grand-chose à faire de ses journées. Elle s'attache à un cousin de son mari qui vit chez eux, et qui est sensé lui donner des cours. Ils ont le même âge, ils imaginent ensemble des choses, comme dessiner un jardin tellement somptueux qu'il ne pourra jamais être réalisé. Ils sont tous les deux passionnés de littérature et s'essaient à l'écriture. Bref, ils ont un monde à eux qu'ils partagent. Mais cette situation ne peut durer et Amal, le beau cousin finira par s'envoler du nid douillet pour vivre sa propre vie. Et chârulatâ ne pourra pas vraiment le supporter.

C'est incontestablement un joli récit, avec plein de petits détails, qui peignent avec délicatesse la nature profonde des personnages, et en premier lieu de chârulatâ, jeune femme encore enfantine, charmeuse, intelligente, sensible, capricieuse….

Mais j'ai été un peu frustrée par cette lecture, peut être à cause de la longueur du texte, qui ne fait que donner une image à un moment donné, mais ne développe pas vraiment une évolution des personnages, pas vraiment d'intrigue non plus, juste un tout petit moment de vie. J'aurais voulu en savoir plus sur les personnages, et aussi peut être sur la société indienne, sur le contexte de l'époque, que l'on évoque presque pas alors que le mari de chârulatâ dirige un journal et qu'il est censé être engagé politiquement.

Mais en même temps, il y a quelque chose dans ce livre, qui malgré ma frustration me donne envie de mieux connaître son auteur et son univers, de lire d'autres livres écrits pas lui. Une sorte de petite mélodie, pas très forte, mais en même temps très obsédante, quelques petites notes qu'on n'arrive pas à chasser de sa tête, alors qu'elles paraissent très simples.

Tagore rend très bien des variations quasi imperceptibles du coeur, ces attachements qui ne disent pas leurs noms, la difficulté d'éprouver la même chose au même moment, et le sentiment de solitude qui en découle. C'est arachnéen et presque transparent, il ne faut pas s'attendre à des couleurs vives, mais prendre le temps de distinguer des nuances pastels.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}