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Critique de livredailleurs


Birmanie, été 1945. Après la capitulation de leur pays, de nombreux soldats japonais, épuisés par les hostilités, sont faits prisonniers par les troupes britanniques. Les affrontements ont été rudes et beaucoup de combattants n'en ont pas réchappé. Toutefois, parmi ces hommes, une compagnie semble avoir mieux résisté que d'autres. Menée par un capitaine courageux et proche de ses subordonnés, elle a puisé sa force dans la pratique du chant : "C'est vrai que nous chantions. Dans les moments heureux ou dans les moments difficiles, nous chantions. Peut-être notre état d'esprit était-il tel parce que nous ne savions pas quand se produirait le combat suivant ou quand nous-mêmes allions mourir. En tous cas, tant que nous étions encore vivants, nous voulions au moins accomplir quelque chose de beau et nous chantions de tout notre coeur".

Pour accompagner cette étrange chorale capable d'interpréter des compositions complexes à plusieurs voix, le caporal Mizushima s'est improvisé harpiste. Au moyen d'un instrument fabriqué avec les moyens du bord, il produit des sons mélodieux, propices à accompagner le chant de ses camarades. Rapidement, Mizushima devient le personnage central du récit. Parti en éclaireur dans les forêts birmanes pour rejoindre d'autres soldats japonais, il disparaît, laissant ses camarades faits prisonniers dans une réelle détresse. Qu'est-il devenu ? Et qui est ce moine qui apparaît de temps à autres, dont les traits évoquent ceux du soldat manquant, qui semble investi d'une mission importante ?

Il faudra attendre le rapatriement de la compagnie au Japon pour que s'éclaircisse le mystère de la disparition du caporal et qu'apparaisse au grand jour la mission que s'est assignée le moine : enterrer les corps des soldats japonais abandonnés dans la jungle, leur donner une sépulture digne de ce nom et prier pour le repos de leur âme.

Ce livre m'a touchée et émue par la poésie qui s'en dégage, même au milieu des champs de batailles. Ecrit en 1947 et s'inspirant de récits authentiques, il pose un regard plein d'humanité sur des peuples que tout oppose alors qu'ils ne sont, en réalité, guère différents. La place qu'occupe la musique, fil conducteur du récit, n'est pas sans rappeler l'épisode de la trêve de Noël qui eut lieu sur nos champs de bataille à l'hiver 1914.

Porté à l'écran par Kon Ichikawa en 1956, le roman de Michio Takeyama témoigne de la rudesse de la guerre tout en se présentant comme un formidable hymne à la paix et à l'unité. En cela, il se révèle d'une absolue nécessité et d'une grande actualité.

Lien : http://www.livredailleurs.bl..
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