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Critique de Kirzy


Un uppercut au coeur.
A peine le livre ouvert, j'ai été enserrée et poursuivie par ce huis-clos qui débute par le face-à-face mortifère de l'héroïne et de son père.
Chaque rencontre que fait Turtle nous permet de mieux la comprendre, sa psyché s'enrichit et le récit prend des allures de thriller ne laissant aucun répit au lecteur.
Turtle est une héroïne saisissante, peu " aimable " à prime abord, une " ninja " comme la qualifie Brett et Jacob, capable physiquement de tout endurer, de tout surmonter, maniant les armes à quatorze ans comme une pro de la guerre. C'est surtout un personnage riche, d'une rare complexité, tiraillée de toute part par la loyauté et l'amour qu'elle porte à son père, par sa culpabilité, par sa haine aussi et sa volonté de vivre. Un personnage que je n'oublierai pas.
J'ai été prise dans une déferlante de sentiments ambivalents, ce qui est toujours signe d'un grand roman : transie de colère et de colère en découvrant ce que subit Turtle, abasourdie devant son irrépressible sens de la survie, j'ai lu au rythme de ses battements cardiaques.
Il faut dire que cela fait très longtemps que je n'avais pas rencontré un personnage de monstre humain aussi réussi que le père, totalement crédible en marginal penchant dangereusement vers le survivalisme comme en dieu jaloux qui croit avoir façonné Turtle pour qu'elle l'aime inconditionnellement. L'auteur pousse le trouble à son comble. Certains passages révélant la relation entre Turtle et son père sont d'une crudité dérangeante mais tous les écueils sont éviter avec finesse : jamais glauque, jamais complaisant, jamais voyeuriste ou larmoyant. Rien n'est occulté du sublime ou de l'abime de la vie.
Son talent littéraire est à la hauteur de ses ambitions. L'écriture ( bravo à la qualité de la traductrice ) est ciselé et évolue en fonction des besoins des situations. Les pages sur la nature sont juste magnifiques : une nature métaphorique qui rassure et purifie lorsque Turtle s'évade dans les grandes forêts et se fond à ses habitants de la faune ; une nature violente et initiatique qui se dresse en obstacle à surmonter ( incroyable scène autour de l'océan ).
Jusqu'au bout, l'auteur maitrise : pas de happy end, rien que la vie.
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