Voilà un de ces livres qu'on dévore, sans trop savoir si c'est par plaisir ou par envie de passer bien vite à un autre, tout en se demandant tout de même si la fin en vaut la peine.
Ce n'est pas pour mon goût le chef-d'oeuvre tant vanté. C'est un de ces livres à l'estomac, trop descriptif - je ne comprends pas l'intérêt de lire des livres qui sont des scripts de cinéma-, et parfois maladroit, duquel émergent tout de même quelques pages intéressantes. Les passages les plus réussis sont ceux qui donnent à lire l'étrange enseignement que livre le père à la fille. Les entraînements au tir qui et les leçons survivalistes de Martin qui, on le sent venir gros, serviront à Turtle à se libérer de son emprise.
La scène de fusillade finale est quand même un peu ridicule, j'ai éprouvé de l'ennui à la lire. L'irruption de Cayenne dans le récit me fait penser à un ressort un peu facile. le récit s'effiloche à la fin, on sent l'écrivain nouveau qui ne mesure pas encore à quel point il est plus facile de commencer que de chercher à vouloir conclure. . Les personnages secondaires (Anna, Jacob) sont peu crédibles. Tous ont des goûts littéraires fort soignés, ce qui apparaît un peu gratuit, voire absurde, dans le contexte. Je déteste le name dropping.
Je pense que, comme le faon de la fin, le livre aurait gagné à être dépecé un peu, resserré et davantage tendu autour de cette relation d'emprise ambigüe, perturbée par l'entrée en puberté de l'absolute darling. Certains épisodes sont inutiles, comme dans certaines séries.
Sinon, bien-sûr, c'est glauque, on éprouve des frissons de dégoût comme quand on lit Sukkwan Island, chez le même éditeur, à quoi cela ressemble beaucoup. Mais enfin, cela n'a rien de neuf et ne fait pas tout.
Je ne suis pas du tout certaine d'attendre d'autres productions de Tallent, s'il devait chercher à exploiter le même filon...
Commenter  J’apprécie         00