Sad Lisa

Ambiance Ken Loach (fréquentes incursions d'anglais), bas-fonds de la société, alcool et vulgarité, violence. Cocktail explosif dans cette famille banale ( ?), le père ouvrier raide les trois quarts du temps, la mère rendue aphone (fausse sourde-muette), la fille qui porte tout son monde au courage, le bébé qui chiale en cadence avec les crises du père, le poteau du père (ça sonne ch'ti c't'affaire là) plutôt pleutre et désoeuvré lui aussi. Et l'on comprend peu à peu le drame qui s'est joué (avec la visite hebdomadaire au cimetière devant la tombe d'un enfant mort), et celui qui se joue (la mère déconnectée depuis). Et tourne en boucle ‘Sad Lisa' de Cat Stevens, du prénom de la mère. Comme si la chanson avait inspiré le récit. Une langue taillée au couteau, trop peu de mots pour des gens qui sont dénués de parole le plus souvent. Cinglant, loachien, avec de l'amour mais terriblement cru.