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Critique de RosenDero


Le professeur Angell est décédé et son neveu a hérité de ses possessions. Parmi elles, il trouvera, dans une étrange caisse fermée à clé, un ensemble de documents, de coupures de presses, et une tablette d'argile regroupés sous le titre "LE CULTE DE CTHULHU". Commencera alors une terrible enquête dont l'homme aurait préféré ignorer les résultats...

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Culte, emblématique, magistral ? Que dire de plus ?
Faisons comme si. Comme si tout n'avait pas déjà été dit sur ce récit, sur cet auteur.

Tout d'abord, il convient de noter que le narrateur de ce récit (le neveu d'un célèbre scientifique, professeur émérite en langues sémitiques) ne sera pas l'acteur principal des évènements mais simplement le témoin, l'enquêteur qui recoupera les récits et recueillera les témoignages d'autres que lui.
En ce sens, la trouvaille est géniale car on peut se questionner sur la santé mentale de cet homme. C'est une chose récurrente dans l’œuvre de Lovecraft que la folie du narrateur, ou les doutes sur l'état de son esprit. Mais, pour le coup, dans L'Appel de Cthulhu, une telle suggestion n'est pas proposée par le narrateur lui-même.

Nous avons donc notre narrateur qui va enquêter sur un faisceau d'informations qui vont, au fur et à mesure des récits rapportés, former un tout indéniable dont il ne pourra que prendre acte.

Parmi ces récits dans le récit, trois principaux forment les temps forts de cette nouvelles : les délires oniriques d'un artiste sensiblement dérangé, l'opération de forces de police dans les bayous de Nouvelle-Orléans, et la sortie en mer fatale de marins vers l'endroit au monde le plus éloigné de toute terre...

Durant ces trois récits, Lovecraft va faire monter l'angoisse crescendo, commençant par l'analyse rationnelle, basculant vers l'incompréhensible car trop forte coïncidence, et terminant par le face à face avec l'horreur cosmique la plus indicible...

La plume de Lovecraft est pour beaucoup dans l'ambiance qui se dégage du récit et lui donne sa couleur malsaine et sa répugnance. L'auteur part du principe que les forces qu'il décrit et auxquelles ses personnages ont affaire ne sont pas de ce monde et, de ce fait, ne répondent pas à ses logiques. Du coup, au lieu de tenter de décrire l'indescriptible, il multiplie les suggestions, les descriptions, précisant qu'on ne peut justement pas les décrire, les oxymores et les tournures syntaxiques frappantes.
Ce n'est pas pour rien que les "fans" de Cthulhu (si l'on peut dire) ne sont jamais d'accord sur l'image du Grand Prêtre (et oui, c'est aussi un prêtre, pas seulement un Dieu), car Lovecraft le désigne tour à tour comme un dragon à tête de "squid" , "octopus" ou "cuttlefish" (calamar, poule/pieuvre, seiche)... Forcément, puisque ce n'est pas descriptible et surtout pas terrestre.

Bref, un récit captivant dans lequel on s'abandonne avec plaisir, pour peu que la traduction soit de bonne qualité.

(Lu en VO - Armez-vous d'un bon dictionnaire ^^)
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