AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de vincentf


Dérision des visions, Tardieu passe du gag à l'être, le jeu de mot enfantin cédant la place à l'introspection profonde, contemplations de ces "en moi-même paysages" ou "plaisantinerie". Etre ou ne pas être, tout est dans le mot. Chez Tardieu, le langage est partout (pléonasme pour un poète mais tous les poètes, méfions-nous, ne parlent pas), la forme est sans cesse au premier plan dans ce que, tout est là, le poète nomme ses "formeries", formes qui rient et rires qui forment. Qui dit forme pense avec les yeux. le poète voudrait se faire peintre, graveur ou sculpteur mais il ne peut que décrire les oeuvres des autres, les rendre audibles par les mots, comme ces gravures de Max Ernst que je n'ai jamais vues mais qui prennent vie par les mots, devenant dans mon cerveau de succulentes visions. Mais ce que rend visible Tardieu, c'est le potentiel infini du langage, de la syntaxe, de la conjugaison et de quelques verbes pour le moins verbeux, être, partir, rester, écouter, se taire, infinitude des mots (et de l'homme peut-être) réduite à sa plus simple expression dans ce merveilleux poème en cinq langues (français, italien, allemand, anglais, latin) intitulé "Reflets sur le lac de Garde". Mais il est tard, Dieu qu'il est tard.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}