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Critique de medsine


Première lecture enthousiaste, il y a une quinzaine d'année, je me suis replongé dans ce gros roman, un best-seller, parce que j'ai entendu Yan Queffélec en parler dans une émission télévisée en le conseillant comme livre à emporter dans ses valises pour l'été. J'étais curieux de relire un livre que j'avais aimé, ce que je ne fais pratiquement jamais, et j'avais aussi envie de "l'étudier" en tant que "best-seller". Comment l'auteur a-t-elle construit son roman ? A quel point la psychologie de ses personnages est-elle marquée? Quels ressorts dramatiques utilise-t-elle? Quelle est la part de l'intrigue dans le succès ? Y-a-t-il une originalité dans la langue ?
Difficile de répondre ici à toutes ces questions mais j'avoue que je me suis laissé reprendre par le plaisir de la lecture de ce gros roman de 700 pages, bien qu'il m'ait fait moindre impression que la première fois. Mais après tout c'est sans doute normal. Les personnages sont finalement assez peu nombreux, car on reste tout au long du récit centré sur le petit groupe de six étudiants en Grec et Lettres Classiques de l'université de Hampden. Richard le narrateur restera finalement peut être le plus obscur. Car il passe son temps à regarder les autres et nous dit finalement peu de lui-même. Henry, qui semble être le centre d'attraction du groupe l'obsède particulièrement. le plus brillant d'entre-eux mais aussi le plus sombre (il est tout de noir vêtu), à l'inverse des jumeaux Charles et Camilla toujours parés de blanc. Camilla la seule femme du groupe est le revers d'Henry (la lumière et le trou noir). Richard en est amoureux, mais cela semble être un amour sans retour. Francis - riche et homosexuel - et enfin Bunny - clown avide et insupportable - complètent ce tableau d'étudiants atypiques et studieux sur ce campus d'enfants aisés surtout désireux de faire la fête. Nos personnages sont orgueilleux, lettrés, méprisants, asociaux et finalement - on le découvrira peu à peu - bourrés de failles et de lâchetés.
Autour de l'icône de Julian, leur professeur unique et "littéralement" adoré, il s'agit ici d'assister à une lente et irrémédiable chute. Chute qui atteindra son inclinaison irrémédiable lors de la mort de Bunny (on en est informé dès le début du roman), lui même mort d'une chute dans un ravin. Chute du piédestal sur lequel s'est mis lui-même ce groupe de jeunes que l'on pourrait sans trop d'états d'âmes qualifier de snobs. Chute et dislocation du groupe et de leur amitié fraternelle. Chute et désillusion. Chute du Maitre (Julian) et dislocation des illusions (de la jeunesse).
Aout 2016
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