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Critique de RosenDero


Le sage alchimiste Pirus a reçu une lettre de son plus ancien rival, le sorcier Obscurum. Ce dernier lui rappelle que l'heure de la confrontation finale approche. Pirus part donc en petite Bretagne, sous bonne escorte.

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J'étais assez sceptique à la vue du titre qui précise « Le félin : agent secret médiéval ». Mouais, mouais. Bénéfice du doute accordé. D'autant qu'il s'agit d'une littérature jeunesse.
Comme prévu, le style est simple et le ton correspond bien au jeune public. Normal, me direz-vous, connaissant l'auteur (réputé pour sa large production dans ce domaine).

D'après son titre, le roman va nous guider, non pas dans l'inconnu, mais dans la nébuleuse arthurienne, dans les sombres bois de la forêt de Brocéliande. (Et oui, je ne le fais pas exprès, mais c'est un thème qui revient régulièrement dans mes lectures, ces derniers temps.)

Dans ce récit, la forêt est le repaire d'un sorcier maléfique (Obscurum de son petit nom…) ayant juré la perte du gentil maître Pirus. Là, on a posé la dichotomie classique bon/mauvais… pas très folichon tout ça me direz-vous.
Sur un pitch assez abracadabrantesque, qui sied toutefois fort bien à ce type de roman, une petite troupe s'en va parcourir 600km (merci les notes de bas de page) pour aller en forêt de Brocéliande depuis l'Auvergne, et espérer occire le sorcier responsable des maux du seigneur Hugues (on pourrait s'attendre à de multiples péripéties en chemin. Mais non, trois semaines d'un voyage tranquille au royaume de France).

Les personnages sont vraiment peu détaillés et mis en avant, certains traits sont grossièrement accentués pour offrir un brin d'humour et de cocasse dans la plupart des situations.
Yvain de Bréa (le Félin) est un chevalier hors normes (son armure n'a rien à envier à Inspecteur Gadget ou James Bond ; on verra dans ce tome qu'il a des griffes rétractiles dans ses gantelets, une armure multicouches à l'épreuve des projectiles, de la pâte explosive pour les portes récalcitrantes et même une capuche-parapluie...).
son écuyer, Gilles, passe pour un pleutre doublé d'un empoté.
Isabeau, la fille du seigneur, montrera un sacré caractère et une bonne présence d'esprit.
Pirus, l'érudit, touche-à-tout, bien qu'on se demande bien comme il est possible d'exceller dans tous ces domaines et d'être aussi niais par moments.
Le vilain Obscuro et ses acolytes m'ont été bien plus attachants que le camp des gentils.

Côté histoire, certains passages vraiment peu crédibles, d'autres trop faciles. le coup d'Excalibur et de la Dame du lac est emblématique. Un petite balade en forêt ? Hop, on tombe sur l'épée, le Félin arrive à la sortir de son socle sans problème, et cinq minutes après Pirus rencontre Viviane. Quelles coïncidences !
En vérité, le contexte n'apporte rien, placer cette aventure en Brocéliande ou sur la planète Glhujrp ne changerait rien du tout. Au contraire, les quelques bribes de légende arthurienne disséminées ça et là le sont d'une manière très bancale et n'ont pas d'intérêt (pourquoi faire apparaître Viviane ou Excalibur sans les nommer et sans qu'elles ne jouent un rôle dans l'histoire?).

Mais le rythme soutenu et sans répit que nous propre Arthur Ténor tient le lecteur en haleine jusqu'au bout.

À la place du roman "merveilleux" que pouvait laisser envisager la couverture, on se retrouve en présence d'une suite d'événements peu crédibles, d'une histoire débordante d'incohérences, et seul le vilain Obscurum, avec ses plans démoniaques (il a un petit côté Gargamel), relève un peu l'intérêt.
Inversement, on sent bien que rien ne pourra jamais arriver au Félin (pour chaque situation il sort un gadget de sa poche) et, du coup, l'intérêt reste limité.

Bon point toutefois pour la conclusion de l'histoire et la fin du sorcier de Brocéliande ;)
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