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Critique de BazaR


Moui, pas très convaincu par ma première pièce de Térence.

Le gars vivait au 2ème siècle av. J.-C., à l'époque où les Scipion faisaient la pluie et le beau temps à Rome. C'était un esclave au départ, qui a eu l'occasion de suivre Plaute dans l'art du théâtre.
L'Héautontimonumenos (quel nom à la Mary Poppins !) – ou le Bourreau de soi-même – s'inspire d'une pièce du Grec Ménandre. On y voit vite tout ce que le théâtre de comédie classique français lui a piqué. La pièce se situe à Athènes. On retrouve les deux vieux barbons qui ont fort à faire avec les frasques sentimentales de leurs fils respectifs – le premier avec une jeune fille pauvre, le second avec une courtisane, l'esclave qui remplace le valet du 16ème et monte des plans de malade pour arranger les affaires des jeunes gens en arrachant aux gérontes l'argent et la bénédiction au mariage, le miracle qui voit la jeune fille être en fait la fille de l'un des décrépis, etc.
La particularité se trouve chez le barbon Ménédème qui pratique l'automutilation tellement il est triste d'avoir fait fuir son fils (d'où le titre Bourreau de soi-même). Mais cet aspect des choses disparait vite et l'action se concentre plutôt sur le fils de l'autre vieillard et sa courtisane.

L'ambiance est agréable, mais j'ai trouvé les plans des uns et des autres compliqués ou mal expliqués, les effets comiques peu convaincants et la fin beaucoup trop abrupte par rapport à la longueur de la pièce (cinq actes tout de même). Il paraît que la pièce fut un grand succès ; j'avoue ne pas y avoir retrouvé la saveur des Fourberies de Scapin par exemple.

Un élément de nombreuses sociétés antiques m'a cependant interpelé : la fille, Antiphile, que retrouve le couple Chrémès et Sostrate n'avait pas été perdue ou enlevée ; elle avait été exposée. A savoir que le père n'en voulait pas et qu'elle était donc destinée à mourir. La compassion de la mère Sostrate qui préféra l'éloigner est considéré par Chrémès, dans la pièce, comme la plus haute sottise. La mort aurait été la solution normale, la plus charitable. Et cela est dit sur le ton de la comédie, comme allant de soi. Ce comportement m'a semblé, à moi, absolument insupportable et m'a éloigné de la société antique de plusieurs années-lumière.

Malgré cette demi-déception, je poursuivrai avec une autre pièce de Térence - le Phormion - d'ici peu.
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