Ce court texte est comme un petit bijou médiéval. Il est finement ciselé, manufacturé avec amour et talent, et semble avoir traversé les siècles pour venir nous parler directement au plus profond de notre âme. Stéphanie Tesson se projette dans l'esprit d'Aleyt, la veuve de Jérôme Bosch, au soir de sa mort et nous regardons, par ses yeux, son ultime chef d'oeuvre, la Nef des fous. Par une langue magnifique, riche et enjouée, nous sommes projetés dans les confins de cette Flandre qui n'est plus tout à fait bourguignonne et pas encore espagnole, plus tout à fait médiévale et pas encore Renaissance. Petit à petit, le tableau s'éclaire, se révèle, prend son sens. L'âme humaine est sombre et Jérôme Bosch, le premier, a eu le courage - et le talent - de la regarder dans les yeux. Ce qu'il nous montre est sévère, mais joyeux !
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