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Critique de PiertyM


Un des classiques les plus plaisants à lire. On ne s'ennuie pas un seul instant. L'auteur nous invite à la préparation de sa sauce. Il prend le lecteur à témoin chaque fois qu'il s'attèle à affiner la vanité de ses personnages. On croit papoter avec lui qu'on tourne les pages sans se rendre compte qu'il faut en tourner mille.
William Makepeace Thackeray nous dépeint avec cette satire sociale toute une flopée de situations et de personnages de sorte qu'on se retrouve dans une foire non pas seulement aux vanités mais aussi à d'autres formes de caractères. Il construit son intrigue sur une espèce de ligne rouge qu'il fait passer ses personnages comme une épreuve, et on se pose la question de savoir qui franchira cette ligne la tête haute? De façon qu'on assiste aux déclins des uns, à l'ascension des autres ou à la constance de quelques uns.

La foire aux vanités nous invite à la fête de l'exhibition et à la vénération du paraitre dans le monde aristocratique de 19e Siècle, un monde dont l'une des règles est : on ne relève pas celui qui tombe, on ne lui tend pas non plus la main. Cette règle s'affiche avec M. Sedley qui est abandonné après avoir connu une fallacieuse banqueroute. Il est même délaissé, ignoré, méprisé par son grand associé M. Osborne, l'homme qu'il a pourtant initié dans les affaires. L'une de nos héroïnes Rebecca est , elle aussi, frappée par cette ignoble règle. Bien qu'elle soit une arriviste, elle est dépréciée, vilipendée, une fois sa réputation compromise.

Tout gravite autour de deux personnages qui symbolisent pour l'une la pure vanité, et pour l'autre la nette modestie. L'auteur les distingue minutieusement dans leur rôle qu'on s'attache à elles. Rebecca, dans toutes ses frivolités, ses infamies, ses folies, ses machinations, est une femme dotée d'une énergie débordante, elle est une acharnée de la réussite, jamais tapie dans des chagrins hallucinants, toujours habile à une nouvelle prépondérance. Elle est une redoutable adversaire, déboussolée, elle est capable de retourner les aiguilles d'une montre, les lois de la société n'ont aucune emprise sur elle. Elle est un tourbillon qui sème le trouble partout où elle foule ses pieds. Sa seule arme, son intelligence, elle en use avec machiavélisme. On l'aime, on la déteste, on la vénère, on la rejette, on l'approuve, on la méprise. Elle est une puce dont on ne sait pas comment s'en débarrasser. Elle sape toutes les calomnies, elle détourne tous les pièges sur sa route, et ça n'en finit pas, comme si le mot échec n'avait aucun pouvoir sur elle. Une bonne joueuse. Par contre, Amélia est une femme sobre, circonspecte, altruiste, elle rêve de bonheur et ne pense qu'à donner du bonheur autour d'elle. Une fois qu'elle se rende compte que ce bonheur est inaccessible, elle s'afflige amèrement. Elle est sans savoir que son monde n'est fait que de fourberie et de duperie à tel point que sa modestie se mue en une naïveté excessive et la plonge dans une forme d'ignorance. Son seul juge devient le temps....
Merci à William Makepeace Thackeray, pour ce beau et grand voyage!
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