La psychologie positive pour aller bien

Dans une seconde étude, Elizabeth Dunn a distribué une petite somme d'argent à des étudiants, avec la consigne de la dépenser, soit pour se faire plaisir, soit pour faire plaisir à autrui. Il en est ressorti que seuls les étudiants qui avaient dépensé pour le bénéfice d'autrui avaient connu un gain en terme de bien-être. Il semble bien que l'on ait ici une exception à la règle qui dit que l'argent ne fait pas le bonheur : l'argent que l'on dépense pour les autres fait effectivement le bonheur !
En outre, les actes de générosité ne font pas que susciter le bien-être sur le moment. En plus de favoriser des émotions agréables dans le présent, ils laissent des traces positives dans la mémoire, qui peuvent être réactivées en tout temps. Il reste toujours du parfum sur la main de celui qui a offert une rose... dit un proverbe.

le principal apport de la psychologie positive est la prise de conscience que les événements extérieurs, s'ils influencent notre état de bonheur ne le déterminent pas. une grande part de ce bien-être est le résultat de notre façon d'envisager ce qui nous arrive. En clair, nous pouvons agir sur notre état de satisfaction.
Milles petites joies valent mieux qu'un immense moment d'extase. De même, le bonheur se construit par des petites touches, jour après jour. Il n'est jamais dans le conditionnel, ni dans le futur. Le bonheur se cache dans le quotidien, dans chaque décision que nous prenons. Il ne peut s'épanouir que dans le présent, un éternel présent.

Etre capable d'offrir son pardon, c'est une façon de se faire du bien.

La peur est un frein qui peut anéantir même les meilleurs intentions. Elle amène à surestimer les difficultés de la tâche, voire à renoncer avant d'avoir débuté. Mais, comme dit la sagesse populaire, ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas les faire, c'est parce que nous n'osons pas les faire qu'elles nous paraissent difficiles.

Le chemin le plus court n'est pas forcément le plus agréable.

L'interprétation pessimiste semble souvent la première qui s'impose à l'esprit, de façon automatique. d'après Roland Jouvent, cela tient à un aspect d'économie des ressources psychiques : " Dans un univers neutre, il est beaucoup plus facile et rapide de décider qu'il est négatif que de chercher un motif pour le colorer positivement. " Il est en effet infiniment plus facile de s'exclamer en découvrant un temps pluvieux : " Il fait tout le temps moche ici " que de chercher à percevoir la diversité et la beauté des nuages, l'avantage pour les récoltes à venir ou d'imaginer toutes les activités que l'on peut de manière privilégiée lorsque le temps n'est pas au beau fixe : sortie au cinéma, lectures, téléphones à des amis, rangements, ...

La psychologie positive s'intéresse au bien-être et à tout ce qui peut l'accroître. dans un récent article scientifique, elle a été définie comme " l'étude des conditions et processus qui contribuent à l'épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions ". Elle s'adresse donc à tout le monde, en particulier à tous ceux qui vont bien et qui désirent aller encore mieux. Alors que la psychologie clinique, y compris la psychopathologie, cible une clientèle fonctionnant moins bien que la moyenne, car empêtrés dans des souffrances, avec l'objectif de la rendre à la moyenne, la psychologie positive offre ses découvertes à l'ensemble de a population, à ceux qui sont déjà dans la moyenne pour ce qui a trait à l'épanouissement, avec le projet de les amener encore plus moins. La psychologie positive s'adresse aux bien portants, aux gens pas trop malheureux et à ceux qui sont déjà épanouis, dans le but de leur procurer des amplificateurs de bonheur.

" Ce matin, j'ai fait du vélo le long du canal de la gare, prenant plaisir à l'étendue du ciel et inspirant l'air frais non rationné. Partout des signes interdisant aux juifs les chemins de campagne. Mais, au dessus de la voie étroite qui nous est encore laissée, s'étend toujours le ciel intact. Ils ne peuvent rien nous faire. Ils peuvent nous harceler, nous voler nos biens, notre liberté mais 'est par notre soumission que nous perdons nos valeurs les plus précieuses. Par notre choix de voir la situation comme si nous étions humiliés et opprimés. Par notre haine. Bien sûr, nous pouvons être tristes de ce qui nous a été fait. Mais notre blessure la plus profonde est celle que nous nous infligeons nous-même...
Je trouve la vie belle et je me sens libre. Le ciel au-dedans de moi est aussi vaste que celui qui s'étire au-dessus de ma tête."
Etty Hillesum