AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lanard


Souvankham Thammavongsa est canadienne d'origine laotienne. Elle est née en 1978 dans le camp de réfugiés de Nong Khaï en Thaïlande. Ce camp se trouvait juste en face de la capitale du Laos, Vientiane. Ces deux villes se font face de part et d'autre du fleuve Mékong qui fait frontière entre les deux pays (aujourd'hui un "Pont de l'amitié" les relie depuis 1994). Après la prise de pouvoir du Pathet Lao communiste à Vientiane en 1975 de nombreux laotiens traversèrent le fleuve pour se réfugier en Thaïlande dans ce camp surpeuplé et insalubre pour attendre qu'un avion de l'ONU les emportent qui en France, qui aux États-Unis, qui en Australie… La petite Souvankham a donc grandi au Canada, élevée par des parents que rien dans leur histoire et leur éducation n'avait préparé à la culture nord-américaine de laquelle ils ont du apprendre les codes pour assurer leur subsistance et éduquer leur fille. Mon préambule pourrait faire croire que ces nouvelles racontent le processus d'acculturation vécu par la jeune fille et ses parents. le travail d'écriture de l'autrice n'est pas strictement autobiographique même s'il est évident que sa vie personnelle et celle de ses proches imprègnent chacune de ces nouvelles (la jeune narratrice de « Un chose lointaine » voulait devenir écrivain par exemple).

Or à travers la voix de l'autrice Thammavongsa, c'est toute la communauté des exilés laotiens que l'on entend. Ceux qui les connaissent les y retrouveront dans toute leur singularité. Mais ce qui surprend le plus dans ce texte, c'est que l'esprit lao s'y exprime sans mobiliser aucun folklore ; très peu de mots laotiens, les références à la culture d'origine sont discrètes. Avec les seules ressources de la langue anglaise, elle parvient à peindre les exilés laotiens tels qu'ils sont sans chercher à faire laotien en utilisant des références du pays d'origine. Il y a bien sûr quelques noms propres, quelques références au passé mais si peu. Certaines nouvelles n'en comportent aucune et l'on est pourtant saisi par la sensibilité particulière qui anime le texte et dans laquelle j'ai retrouvé celle de mes amis exilés laotiens où pudeur et crudité se côtoient avec le plus grand naturel.
Commenter  J’apprécie          51



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}