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Reçu en cadeau de Babelio, dans le cadre de l'opération Masse Critique de septembre, je me suis régalée avec ce recueil de nouvelles qui relatent des tranches de vie d'émigrés laotiens au Canada.

La première, qui a donné son titre a l'ouvrage est l'histoire d'une petite fille que son père aide au devoir et qui découvre, à son corps défendant, qu'il ne faut pas prononcer le K dans le mot knife. 

, l'auteur évoque les vies laborieuses, d'ouvriers ne parlant pas l'anglais et donc dévolus aux tâches les plus ingrates, de femmes plumant des poulets, ou ramassant des vers de terre pour alimenter des cochons, un boxeur reconverti en employé d'un centre de manucure/pédicure. Elle évoque également ces épouses au foyer, accro aux séries à l'eau de rose ou tombant sous le charme de chanteur country ... 

Sans que cela soit explicité, le tiraillement entre les cultures, les injustices, l'inéluctable éloignement des enfants, la perte des traditions est nettement mis en évidence tout au long des anecdotes, moments charnières décrit dans cet ouvrage.

Le fond commun de toutes ces nouvelles réside dans la narration des difficultés des parents mais aussi l'attachement aux saveurs et aux noms, ce qui fait le fond de la culture traditionnelle.  

Un recueil extrêmement profond, m'a fortement émue. 128 pages qui vont me rester longtemps en mémoire 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Émigrer pour fuir un pays en guerre, une situation économique sans avenir, un pouvoir politique qui opprime. Immigrer pour offrir une vie meilleure à ses enfants, pour se reconstruire et recréer l'espoir.

Beaucoup de livres présentent le dur parcours des migrants d'un pays à l'autre. Beaucoup moins s'intéressent à la vie d'après, alors que, si le chemin s'arrête, le cheminement lui va se poursuivre encore longtemps et impacter souvent même les générations futures.

Souvankham Thammavongsa, qui est née en 1978 dans un camp de réfugiés laotiens en Thaïlande, privilégie cette deuxième phase et présente, dans un recueil de nouvelles, la vie d'immigré. le Laos est la terre de départ et le Canada la terre d'accueil, comme pour l'autrice, mais ces textes sont beaucoup plus universels et parlent des difficultés auxquelles sont confrontés ceux qui partent vivre ailleurs.

« le K ne se prononce pas » est le titre de la première nouvelle du recueil qui est constitué de quatorze histoires qui balaient la vie personnelle et professionnelle de ces migrants.

On croise des ouvriers du monde industriel ou agricole, un boxeur, des manucures, un chauffeur d'autobus, une comptable… On suit des tranches de vie dans lesquelles on récite une leçon, on va à un spectacle, on retrouve des amis, on part travailler…

Il s'agit d'histoires du quotidien, mais leur morale est bien plus profonde.

Les différences empêchent certaines relations de se créer ou de se poursuivre. La vie est constituée de rêves et d'espoirs qui pourront difficilement se réaliser. Certaines places continuent à être attribuées selon les origines et non en fonction du mérite.

Mes nouvelles préférées correspondent à celles exprimant le ressenti des enfants de ces migrants, soit encore scolarisés, soit à un âge beaucoup plus avancé. Il existe des choses qu'ils doivent découvrir seuls, car leurs parents ne maîtrisent pas tout le vocabulaire, la culture et les codes du nouveau pays. Cependant, ils bénéficient de l'amour de ceux qui ont tout abandonné pour leur donner ce qu'ils pensent être le mieux pour eux.

Ces textes resteront pour certains ancrés dans ma mémoire, car ils incitent à faire plus attention à des petits détails à la base du racisme du quotidien. Un recueil utile pour la compréhension et l'acceptation de l'autre et pour mettre en évidence l'enrichissement mutuel qui peut en découler.

Toutes ces raisons justifient à mon sens l'accueil qui a été fait à ce livre outre-Atlantique : Prix Giller 2020 (prix canadien), « l'un des 100 meilleurs titres 2020 » selon le Time Magazine, « un livre incontournable » selon le New York Times. Un livre à lire dans le cadre de la rentrée littéraire de septembre 2021 !

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J'ai vraiment été surpris en bien par ce recueil de nouvelles.
Il y a quelque chose de tellement frais, de tellement novateur, alors que le thème tourne entièrement autour de gens qui ont du tout quitter, fuir pour espérer trouver meilleur ailleurs (même si du coup ce n'est pas le cas).

Ces nouvelles sont des "captures" de moments de vie. Alors certes, ce ne sont pas des histoires qui ont toujours un intérêt scénaristique, avec un noeud, un développement et une résolution d'un problème, mais c'est justement ce qui fait que ça en devient touchant..

Touchant de réalisme, de justesse, de vérité.

Chaque nouvelle arrive à nous transporter sur le lieu, avec ces nouveaux personnages. A chaque fois, on y croit, et on comprend vite l'environnement, les enjeux, les souvenirs et le quotidien lié à chacun des personnages.

Je ne saurais que vous conseiller la lecture de ce livre, c'est une expérience, et j'ai trouvé ça très enrichissant.

Merci Babelio et les éditions Mémoires d'Encrier pour l'envoi de ce livre :)
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Souvankham Thammavongsa est canadienne d'origine laotienne. Elle est née en 1978 dans le camp de réfugiés de Nong Khaï en Thaïlande. Ce camp se trouvait juste en face de la capitale du Laos, Vientiane. Ces deux villes se font face de part et d'autre du fleuve Mékong qui fait frontière entre les deux pays (aujourd'hui un "Pont de l'amitié" les relie depuis 1994). Après la prise de pouvoir du Pathet Lao communiste à Vientiane en 1975 de nombreux laotiens traversèrent le fleuve pour se réfugier en Thaïlande dans ce camp surpeuplé et insalubre pour attendre qu'un avion de l'ONU les emportent qui en France, qui aux États-Unis, qui en Australie… La petite Souvankham a donc grandi au Canada, élevée par des parents que rien dans leur histoire et leur éducation n'avait préparé à la culture nord-américaine de laquelle ils ont du apprendre les codes pour assurer leur subsistance et éduquer leur fille. Mon préambule pourrait faire croire que ces nouvelles racontent le processus d'acculturation vécu par la jeune fille et ses parents. le travail d'écriture de l'autrice n'est pas strictement autobiographique même s'il est évident que sa vie personnelle et celle de ses proches imprègnent chacune de ces nouvelles (la jeune narratrice de « Un chose lointaine » voulait devenir écrivain par exemple).

Or à travers la voix de l'autrice Thammavongsa, c'est toute la communauté des exilés laotiens que l'on entend. Ceux qui les connaissent les y retrouveront dans toute leur singularité. Mais ce qui surprend le plus dans ce texte, c'est que l'esprit lao s'y exprime sans mobiliser aucun folklore ; très peu de mots laotiens, les références à la culture d'origine sont discrètes. Avec les seules ressources de la langue anglaise, elle parvient à peindre les exilés laotiens tels qu'ils sont sans chercher à faire laotien en utilisant des références du pays d'origine. Il y a bien sûr quelques noms propres, quelques références au passé mais si peu. Certaines nouvelles n'en comportent aucune et l'on est pourtant saisi par la sensibilité particulière qui anime le texte et dans laquelle j'ai retrouvé celle de mes amis exilés laotiens où pudeur et crudité se côtoient avec le plus grand naturel.
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Ce recueil de nouvelles de Souvankham Thammavongsa est un kaléidoscope de vies thaïlandaises réfugiées au Canada - à l'image de l'histoire de l'autrice elle-même.

On y croise des générations diverses, en prise avec le monde du travail ou l'école - comme dans la nouvelle titre, au titre joliment traduit. Les familles sont au centre de ces tranches de vie, simples mais passionnantes et riches, où la transmission est une préoccupation constante.
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Encore une fois, un titre qui me prouve à quel point l'art d'écrire de la nouvelle peut être compliqué mais d'une puissance inégalée. Souvankham Thammavongsa, autrice laotienne vivant au Canada nous offre quatorze textes courts, épisodes des vies abîmées, brisées, découpées mais aussi volontaires et résistantes de laotiens qu'on comprend émigrés dans un pays occidental, sans doute le Canada en écho à l'expérience personnelle de l'autrice.

Chaque expérience sonne si juste. Chaque émotion et sentiment, qu'ils soient la fatigue, la peur, la solitude, la fierté, raisonne comme une expérience vécue et passe directement au coeur du lecteur. Ressentir aussi vivement l'amour d'une petite fille envers son père et son désir de le protéger, les espoirs d'un ancien boxeur, le désir d'une femme plus âgée, les attentes d'une jeune femme bafouées par l'hypocrisie et l'amertume de la société est difficile et désagréable. Mais la poésie, la force et l'empathie de l'autrice ne pourront laisser personne indifférent.

Et sans autres possibilités, nous autres lecteurs entrons au diapason avec les acteurs de ces histoires, leurs expériences et leurs désir de rêver, car rêver, "c'est un sentiment agréable. Je sais que je n'ai aucune chance, mais ça me permet de passer au travers. de me rendre à tout à l'heure, de me rendre à demain. Ne viens pas me rappeler quels rêves un homme comme moi doient avoir. Je veux avoir droit à mes rêves."
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Je vous propose un voyage en errance, au sein de cette communauté laotienne qui a fui son pays et ses racines. Dans ce recueil de nouvelles que nous propose Souvankham Thammavongsa, dont la famille a elle-même fui le Laos et est finalement arrivée au Canada, les quatorze histoires sont autant d'instantanés, de fragments, de moments plus longs, parfois, de vie. La première d'entre elles donne son nom au titre, et parle d'une petite fille dont le papa lui a appris à dire  »Knife » en prononçant la première lettre et qui se fait corriger à l'école. Nous rencontrons également un boxeur qui, pour aider sa soeur, devient manucure/pédicure, une ouvrière agricole qui excelle au ramassage des vers de terre, une femme d'un certain âge et son voisin, une mère amoureuse d'un chanteur de country...

Le point commun entre tous ces récits ? Un sentiment de fatalité, de nostalgie profonde, qui habite ceux qui ont vécu là-bas. Un écart, aussi, parfois une déchirure, avec les enfants qui grandissent ailleurs, qui assimilent leur culture d'adoption là où c'est plus difficile pour leurs parents. le changement de prénom, par exemple, qui revient dans deux histoires et qui fait mal à ceux qui ont choisi le prénom de naissance, ou dont on change le nom sans qu'ils l'aient demandé. le racisme latent, qui se manifeste de diverses manières : le dédain, les fausses accusations, les moqueries, la non-reconnaissance de compétences… Les emplois sont modestes et permettent de survivre, ou de vivre juste décemment.

Cette mélancolie qui imprègne les nouvelles, je l'ai ressentie tout au long de ma lecture. A chaque fois, à la fin du compte, il est question de rester digne, que ce soit en s'assimilant ou en gardant justement sa singularité. Mais que d'efforts pour ce faire… Et pourtant, l'auteure n'est jamais mélodramatique, et je pense que c'est ce qui est le plus impressionnant dans cette lecture : la justesse avec laquelle ces sentiments, ces ressentis des protagonistes sont exprimés. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon d'être et de faire, il y a juste des personnes qui essaient de pouvoir continuer à se regarder dans la glace.

Ce tableau peut sembler très sombre… et il l'est, quelque part, et le poids de l'exil, même s'il n'est pas nommé précisément, et si l'auteure parle finalement très peu du Laos et de ce que ses personnages ont perdu, se vit au fil des pages. Malgré tout, la tendresse, l'affection et l'humour ne sont pas absents des récits, et l'ensemble rend la lecture très humaine. C'est une approche de l'exil que je n'avais jamais vécue en lecture, et cela m'a fait réfléchir. Un livre à lire, je pense, pour grandir en tant qu'humain et s'ouvrir un peu plus à l'altérité.
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A bride abattue, Souvankham Thammavongsa (S.T.) raconte ces histoires secrètes, douloureuses et merveilleusement humaines.


Diaporama défilant au gré de ces enfants, femmes et hommes, au gré de leurs vies, de leurs aspirations, de leurs souhaits et de leurs vies. Un théâtre aux mille et une couleur, original et terriblement, oui terriblement, captivant.


La communauté laotienne est au coeur de cette multitude. Famille, amitié, travail sont ces moteurs intrinsèques. Les regards, la différence, l'abnégation, la solitude, l'espoir portent ces anti-héros au coeur d'histoires uniques et bouleversantes.


Tout comme le dit Sharon Bala (auteure de Qu'importe le navire) ces histoires frappent par cette réalité écrasante.


Cadrage, zoom, sans artifice, d'un naturel presque surréaliste, S.T. pose sur la feuille blanche des personnages attachants, parfois détestables et leurs récits empreints d'une force maladive et terrible de rendre justice, vaine ou feinte, à une communauté sensible à leur racine, à leur culture, à leur pays et portant à bout de doigts leurs rêves ultimes.


Un recueil d'une sincérité déroutante que je vous invite vivement à découvrir !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Quatorze nouvelles qui tournent autour de l'exil, plus précisément de "l'après", lorsqu'installé dans un nouveau pays dont on ne maîtrise ni la langue ni la culture, on tente de s'y faire une place. Les exilés sont originaires du Laos, dont ils ont fui la guerre, du moins c'est ce que l'on suppose à l'occasion d'une rare allusion à un passé qui n'a guère sa place ici.
Quant au présent, c'est l'entassement dans des logements trop petits, la pauvreté et la débrouille -on cuisine ce que jette le boucher-, les boulots pénibles et mal payés de manoeuvres ou d'ouvriers, (dans "Paris", pour les filles, le choix du lieu de travail se limite à l'abattoir ou la "maison aux nichons"), ceux qui laissent de la terre sous les ongles ou du sang sur les tabliers.

C'est l'intranquillité et un sentiment d'illégitimité permanents, comme le révèle de manière poignante ce père qui intime à ses enfants de ne surtout pas appeler le 911 en cas de problème lors de ses absences, et leur donne une hache avec laquelle ils sont censés se défendre contre d'éventuels agresseurs.

C'est la honte, que provoque la conscience de sa vulnérabilité et de sa différence, et qui pousse à vouloir gommer tout ce qui pourrait rappeler son statut d'étranger : on évite de dire d'où l'on vient, de parler sa langue natale, parfois jusque dans la sphère familiale, s'attachant à ce que les enfants ne parlent qu'anglais.

Certains vont jusqu'à se métamorphoser physiquement pour tenter de répondre aux canons de leur pays d'accueil, comme dans "Paris", où il est acquis que pour évoluer professionnellement, il est préférable pour les jeunes laotiennes de se faire refaire le nez, quels qu'en soient les risques.

D'autres, dont la volonté d'adhérer à la culture de leur nouveau pays pour s'y intégrer vire à l'obsession, finissent par se perdre. Ainsi la mère de la narratrice dans "Randy Travis", qui devient fan d'un chanteur de country jusqu'à la déraison, ou encore ce chauffeur d'autobus scolaire qui sous prétexte de s'adapter au mode de vie canadien, encourage la liaison qu'entretient sa femme avec son patron, ce qui leur permet de joindre les deux bouts...

Chacun puise en lui les ressources qui lui permettront de s'adapter tout en essayant de conserver son intégrité, et l'opiniâtreté et l'audace, parfois, paient. Ainsi cette jeune femme ambitieuse qui monte son salon de manucure-pédicure et y emploie son ex-boxeur de frère, dans une nouvelle au ton plaisamment enlevé qui évoque aussi les concessions -notamment à ses rêves- qu'induit la réussite.

L'autrice se place souvent du point de vue de l'enfant, qui endosse la lourde responsabilité de l'intermédiation entre ses parents et leur pays d'adoption. Emigrer, c'est en effet atterrir dans un monde où vos parents perdent leur omniscience et acquièrent une forme de fragilité, et où les rôles sont inversés : c'est l'enfant qui apprend à son père et sa mère leur nouvelle langue, qui les guide dans l'apprentissage de nouveaux codes qu'ils ne maîtrisent pas. L'enfant même souvent les protège, les ménage, les laissant dans l'ignorance des vexations subies, des subtilités langagières qu'ils ne comprennent pas et dissimulent parfois des injures ou du mépris.

Ce déchirement entre deux mondes peut aussi creuser un fossé intergénérationnel qu'entretiennent le manque de références communes et l'incompréhension entre des enfants imprégnés de la culture occidentale dans laquelle ils ont grandi et des parents considérés comme incultes et inadaptés. La nouvelle au titre évocateur "Tu me fous la honte" en montre un exemple extrême, en mettant en scène une mère obligée de se dissimuler pour espionner sa fille et s'assurer qu'elle va bien, cette dernière l'ayant littéralement reniée.

Pour autant, en dépit des souffrances, de la dureté, de l'exclusion qui compliquent l'existence de l'exilé, "Le K ne se prononce pas" n'est pas un recueil désespéré. D'une part parce que la combativité, l'affection que se portent généralement les familles et la solidarité y sont aussi présentes, et d'autre part parce que Souvankham Thammavongsa prend souvent le parti de l'humour pour nous conter ses anecdotes inspirées du quotidien, évoquant l'auto-dérision avec laquelle ses personnages rient des mésaventures que leur vaut leur manque de maîtrise de la langue, ou la manière facétieuse dont un père initie ses enfants au rituel d'Halloween en le colorant d'un apport personnel inspiré de leurs propres coutumes, une façon d'illustrer la richesse que permet le mélange des cultures.

Ses textes, portés par une écriture alerte, spontanée, qui parfois se fait même crue, dégagent par ailleurs une grande énergie. On oscille ainsi entre rire et tristesse dans cet univers que Souvankham Thammavongsa parvient à rendre à la fois familier et dépaysant.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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De parents laotiens, l'auteure est née dans un camp de réfugié en Thaïlande.

Plutôt léger, autant dans son contenant que dans son contenu.

L'écriture de l'autrice m'apparue franche mais j'aurais apprécié plus de profondeur dans son niveau d'écriture.
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