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Critique de LunaZione


Je me suis lancée dans ce livre avec curiosité, sans réellement palper ce que j'allais y découvrir. Bien sûr, le résumé nous met en garde contre des évènements sombres mais je ne voyais pas très bien où ça allait nous mener et, concrètement, mon intuition n'allait pas du tout vers ce type de rebondissements.

J'ai, de suite, bien accroché à l'histoire et à ses personnages. J'ai toujours eu une affection particulière pour les gens différents qui ont beaucoup à nous apprendre sur le monde qui nous entoure mais, avant tout, sur nous-même. J'ai trouvé assez réconfortantes les routines qu'on leur découvre et leurs peurs. J'ai aimé leur manière de vivre comme des adultes alors que Louis et Svetlana ne sont encore que des enfants. Et, plus que tout, l'évidence de leur rencontre et leur amour "pur". J'ai aimé la simplicité des premiers chapitres qui reflète parfaitement la douceur du bonheur.
J'ai trouvé le tournant sombre assez brutal. Si l'on sent que quelque chose se prépare, je ne m'attendais pas forcément à ce que cela aille aussi loin. J'ai aimé la complexité de cette seconde intrigue qui boucle avec intelligence les liens entre les différents personnages. Plus que tout, j'ai apprécié que certaines thématiques taboues soient abordées : je ne pense pas avoir déjà lu un livre qui abordait ce sujet sous cet angle (celui de Nadia) et j'ai trouvé cela bien. Il n'y a pas de culpabilité ou de jugement dans la narration et j'espère que cela pourra aider les personnes vivant quelque chose de similaire.
J'ai été profondément attristée par la fin. Même si tous les éléments étaient là depuis de nombreuses pages, je ne voulais pas imaginer que cela puisse se finir ainsi. Même si c'est plutôt "juste", j'ai encore un peu de mal à croire que cela n'aurait pas pu être différent.

Louis et Svetlana m'ont beaucoup plu. J'ai aimé leur tendresse enfantine et la manière dont tous leurs sentiments sont décuplés. Toutes les petites choses anodines de notre quotidien prennent vraiment une saveur particulière, beaucoup plus chargée de sens avec eux. Tous les deux ressemblent à des petits moineaux tombés de leur nid et on a inévitablement envie de les protéger : j'ai trouvé leur fragilité assez envoûtante.
De même, Louise et Sacha m'ont également beaucoup touchée par les sacrifices qu'ils font pour leur proche. On sent réellement que toute leur vie leur est dédiée et qu'ils vivent dans l'inquiétude de ce qu'ils pourraient ne pas réussir à prévoir ou à maîtriser. J'ai aimé le bonheur sincère de Louise pour son frère et me suis reconnue dans la retenue de Sacha envers l'ami de sa fille. 
Par contre, j'ai été gênée par le nombre de personnages dans l'histoire et notamment leur introduction que je n'ai pas toujours trouvée claire. Si l'on côtoie peu de personnages, j'ai eu du mal à comprendre qui était qui et quel était son rôle dans l'histoire. Cela a particulièrement été le cas avec Nadia et sa famille dont je n'ai pas tout de suite perçu le lien avec Svetlana et Louis.

C'était la première fois que je lisais un roman de Christine THEPOT-GAYON et j'ai vraiment passé un bon moment. Même si la narration est assez neutre, même sur les passages délicats, j'ai trouvé que son écriture était pleine de bienveillance. J'ai aimé l'absence de jugement, permettant aux lecteurs de se faire leur propre avis mais aussi de ne pas stigmatiser les handicaps décrits dans Compter les Oiseaux, Compter les Chapeaux. Si habituellement, j'aime bien quand les auteurs appuient l'anormalité de certaines situations, j'ai ici beaucoup apprécié la pudeur respectée de Nadia pour la reconstruction de sa famille. Pour le coup, ça tombe sous le sens que "c'est mal" et je pense que cela permet aussi de ne pas ajouter une certaine culpabilité aux victimes en les laissant faire comme il leur est nécessaire.
Un livre qui fait grandir.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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