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Critique de dannso


Visite guidée et dégustation au domaine Baron de Beaulieu : un groupe de japonais potentiels acheteurs de la cuvée prestigieuse et autres bouteilles de cette maison réputée de Champagne. Alors forcément, un cadavre dans une cuve cela fait désordre. La cuve est promptement refermée, la visite continue, le domaine l'a échappé belle. Mais pas le lecteur : plus de trois cent pages avant de savoir enfin qui est ce cadavre…
Retour en arrière, un an auparavant. L'auteur met en place le décor et les personnages. L'histoire débute lors des vendanges et il nous emmène ensuite dans une année au sein du domaine Baron de Beaulieu, nous faisant participer aux différentes étapes et travaux liés à l'exploitation de la vigne et la fabrication de ce vin si renommé : le champagne.
Mais plus que la vigne, l'élaboration du vin, sa commercialisation, ce que l'on va découvrir tour au long de cette année ce sont les personnages qui gravitent dans le domaine. Bertrand, le patriarche qui n'entend pas laisser la main, exemple typique du chef d'entreprise paternaliste envers ses employés, autoritaire et âpre au gain. Vincent, Bérangère et Apolline, les trois enfants, futurs héritiers du domaine. Vincent est le commercial, pour lui vendre est l'obsession, peu importe qui achète et pour quelles occasions, Bérangère la chargée de communication, dure et jalouse et Apolline la petite dernière différente qui rêvait d'écrire des poèmes et qui fait de la comptabilité : on n'échappe pas si facilement à la famille…
A leurs côtés, Pavel, le polonais embauché pour les vendanges et qui va rester pour l'année complète, à la demande d'Apolline qui est tombée amoureuse, amour réciproque. Et puis Sylvain, qui travaille au domaine depuis toujours, sur les traces de son père décédé très tôt, détruit par l'utilisation de produits phytosanitaires à une époque où ils étaient employés sans protection. Sylvain qui a du mal à oublier cette mort, qui en veut à son employeur.
En parallèle avec ce récit, l'auteure nous raconte les années de guerre, pendant lesquelles les maisons de Champagne ont allègrement fourni les occupants, pendant lesquelles certains ont profité de la situation, pour se débarrasser de concurrents et s'emparer de leurs vignobles, et ce n'est qu'une petite partie des crimes commis.
La famille De Beaulieu n'est pas irréprochable, loin de là, et ils y sont rares ceux qui montrent des qualités humaines.
Et puis, une troisième histoire en filigrane, une vieille dame, réchappée des camps de la mort, qui raconte son histoire à son petit-fils, comment elle a été déportée, comment elle a compris des années après qui était à l'origine de la dénonciation, en découvrant sur des photos à qui profite le crime.
Tout cela crée une atmosphère de plus en plus pesante. Les rancoeurs s'exacerbent, allant chercher leurs racines dans ces années lointaines de l'occupation. le drame se rapproche. On sait que cela va mal se terminer, puisque le cadavre est là depuis les premières lignes, mais on ignorera jusqu'à la toute fin de qui il s'agit.
Le roman est prenant, j'ai eu du mal à le poser. L'auteur sait faire monter la pression, le désir de savoir enfle. Il y a tellement de possibilités. La structure du roman, en courts chapitres, alternant les époques, contribue à créer l'attente. Et, l'épilogue arrive, que j'ai trouvé pour ma part un peu décevant, trop banal, par rapport à la richesse du récit qui précède. Et, quand la tension retombe, certains évènements paraissent aussi un peu improbables. Je me suis demandée à propos de certains personnages : mais pourquoi a-t-il fait cela ?
En résumé un bon suspense, où l'auteur sait nous entrainer, mais qui m'a laissé un gout de déception sur le dénouement.
Une dernière chose : J'ai attendu pendant tout le livre que se matérialise par quelque sortilège la coupe promise par l'auteur, et franchement vu le nombre de bouteilles ouvertes pendant cette lecture, cela n'aurait pas fait grande différence pour les personnages. Que nenni, nada, rien, même pas une larmichette... Allez, je vais aller en ouvrir une pour oublier.
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