AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de meslinoulautre




« Cette fonction symbolique trouve précisément son origine dans la pratique « artistique » dénoncée par Gautier, bien qu'elle semble, selon nous, relever davantage de la décence que de la pudeur : lorsque le thème traité ne requiert pas ce geste, ce ne sont ni l'homme ni la femme représentés qui cherchent à protéger leur nudité, mais l'artiste qui, pour des raisons de natures diverses, décide de soustraire leurs « pudenda » au regard du spectateur. »

Chevelures ondoyantes, drapés torsadés, précieux coquillages ou encore feuilles de vigne délicates, les moyens déployés pour cacher les attributs humains n'ont cessé de foisonner d'une époques à l'autre . Les sculptures antiques se couvrent d'une chasteté grotesquesafin de répondre aux bonnes moeurs d'une société en quête de vertu. le David de Michel-Ange en fut l'un des premiers pourvu au XVème siècle, avant que le procédé ne connaisse son âge d'or au siècle des Lumières et pérennise à l'aube du XIXème siècle par un riche répertoire iconographique. Peu à peu raillé pour son caractère pudibond, cette offensive est un indicateur précieux d'une société aux moeurs s'émancipant. Auto-censure ? Retenue de la part de l'artiste ou du commanditaire ? La pratique est progressivement décriée par auteurs et critiques d'art. Philippe Thiébaut construit ici un ouvrage didactique et concis de l'histoire de la pudeur. Mêlant sculpture, littérature, peinture et photographie, l'auteur s'appuie sur un riche corpus d'oeuvres en tous genres pour illustrer ses propos, seul regret pour l'analyse parfois trop rapide de certaines oeuvres. A mettre entre toutes les mains néanmoins.


Commenter  J’apprécie          10







{* *}