Kolère

Tonin, un autiste muet, n'a pas les moyens de se défendre d'accusations terribles. Il ne peut que tracer certaines lettres, dont le K qu'il affectionne bizarrement. D'où le titre du roman, Kolère. Un juge d'instruction et une capitaine de gendarmerie parviennent à établir le déroulement des faits : viols, assassinats, incendie de la clinique... Peu à peu, il semblerait que le coupable ait bénéficié d'une complicité et c'est là que ça se corse. L'enquête du narrateur, un expert psychiatrique, est d'autant plus difficile à mener que celui-ci n'a pas le droit d'intervenir dans les investigations des flics, que les victimes sont des malades mentaux, que les familles n'ont pas envie que leurs vies soient étalées au grand jour, que les médecins sont soumis au secret médical et que les témoins racontent n'importe quoi. J'ai été sensible à ce questionnement sur la vérité. Ce n'est pas le sujet du livre, mais le thème est en filigrane tout le long du roman : chacun a sa propre vérité et toutes les vérités accolées ne donnent pas forcément la vérité.