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Critique de kikenbook
La ride du souci, c'est le nom que Gaëtan donne à la ride du lion qui se dessine entre les sourcils de son père. Et ça fait bien longtemps qu'il ne l'a pas vu, ce sillon creusé par les années. D'une part parce que lui, Gaëtan, a décidé de quitter la France pour vivre avec son chéri et son chien dans un camping-car au milieu des paysages sauvages du désert andalou (l'aride) et d'autre part parce que son père, lui-aussi, a décidé de disparaître (le souci). le fils a fui son père, le père fuit constamment les emmerdes que provoquent les dettes successives contractées auprès de ses conquêtes féminines, le plus souvent des mères célibataires. C'est d'ailleurs par l'une d'elles que ce père, Bernard, se rappelle au bon souvenir de Gaëtan, par l'intermédiaire de son frère, Julien, qu'une victime de Bernard a joint pour réclamer son dû. Mais, cette fois, il semble que Bernard soit réellement introuvable.
En parallèle de l'inquiétude née de la disparition paternelle, Gaëtan s'immerge dans les souvenirs qui bientôt laissent place à l'imagination. On le sait d'emblée, Bernard n'a jamais voulu consulter de psy. Qu'à cela ne tienne, Gaëtan se glisse, par la pensée, dans la peau d'un psy que son père viendrait consulter et, en tentant de le comprendre, nous dessine alors le portrait d'un homme haut en couleur, inadapté, gamin coincé dans un corps d'adulte qui pourrait être voué à l'escroquerie et aux fuites permanentes. Peu à peu, pour le lecteur, ce père conditionnel est. On va jusqu'à oublier qu'il n'est que le fantasme d'un fils qui espère et fait crapahuter son père sur le chemin de vie qui pourrait l'amener à se rédimer.
On en dira pas davantage de ce premier roman à la construction originale. L'écriture de Thoby fait mouche, elle est subtile, nuancée, joue les équilibristes sur un fil qui la fait osciller entre comédie et drame. Et c'est heureux, on sourit, on s'émeut, c'est prenant. On ne lâche pas le roman jusqu'à la dernière page, et en le refermant, on applaudit l'auteur qui a obtenu la Mention Spéciale du Jury du Prix du Roman Gay 2021, on sourit en se demandant ce qu'est un « roman gay » (un roman dont l'auteur est gay ? dont le personnage principal est gay ? dont l'intrigue est construite autour de l'homosexualité d'un ou plusieurs personnages ? le sujet me laisse songeur…) et on se réjouit que, comme je l'avais déjà écrit pour Aux Abois, d'Anthony McFly, l'homosexualité du personnage principal ne soit ici « ni un problème, ni une revendication, ni même un sujet ». C'est un fait. Point. Et ça fait du bien.
En parallèle de l'inquiétude née de la disparition paternelle, Gaëtan s'immerge dans les souvenirs qui bientôt laissent place à l'imagination. On le sait d'emblée, Bernard n'a jamais voulu consulter de psy. Qu'à cela ne tienne, Gaëtan se glisse, par la pensée, dans la peau d'un psy que son père viendrait consulter et, en tentant de le comprendre, nous dessine alors le portrait d'un homme haut en couleur, inadapté, gamin coincé dans un corps d'adulte qui pourrait être voué à l'escroquerie et aux fuites permanentes. Peu à peu, pour le lecteur, ce père conditionnel est. On va jusqu'à oublier qu'il n'est que le fantasme d'un fils qui espère et fait crapahuter son père sur le chemin de vie qui pourrait l'amener à se rédimer.
On en dira pas davantage de ce premier roman à la construction originale. L'écriture de Thoby fait mouche, elle est subtile, nuancée, joue les équilibristes sur un fil qui la fait osciller entre comédie et drame. Et c'est heureux, on sourit, on s'émeut, c'est prenant. On ne lâche pas le roman jusqu'à la dernière page, et en le refermant, on applaudit l'auteur qui a obtenu la Mention Spéciale du Jury du Prix du Roman Gay 2021, on sourit en se demandant ce qu'est un « roman gay » (un roman dont l'auteur est gay ? dont le personnage principal est gay ? dont l'intrigue est construite autour de l'homosexualité d'un ou plusieurs personnages ? le sujet me laisse songeur…) et on se réjouit que, comme je l'avais déjà écrit pour Aux Abois, d'Anthony McFly, l'homosexualité du personnage principal ne soit ici « ni un problème, ni une revendication, ni même un sujet ». C'est un fait. Point. Et ça fait du bien.
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