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Critique de antreguillemets


Vincent Tholomé est un auteur performeur, tel qu'il se présente lui-même. Il a déjà fait plusieurs spectacles. Ce n'est pas un auteur Oulipien mais, comme eux, il écrit sous contrainte.
Il y a deux parties dans ce livre et chaque partie utilise une technique d'écriture différente.
La première partie : Kirkjubaejar-klaustur est le nom d'un village islandais. Les mots islandais sont créés par agglutination : des mots sont collés au mot de base pour les préciser et créer le contexte. le texte qui y est relié est comme cela aussi. Les phrases sont minimalistes, les mots inutiles ont été abandonnés. Pourtant à la lecture notre cerveau reconstitue normalement les phrase ce qui fait que le texte reste très compréhensible. Chaque phrase vient ensuite agglutiner des détails, des précisions et cela crée le récit. C'est une histoire très cinématographique. On commence par un tout petit détail et ensuite on ajoute un détail qui élargie notre vision de la scène, puis un autre détail et on élargit de plus en plus jusqu'à créer l"histoire. Une autre particularité est que tous les personnages ayant le même rôle ont le même prénom : les policiers s'appellent Jon, les femmes mariées Thora et les mères Birgit par exemple. Pour différencier les personnages l'auteur ajoute ensuite des contextes. Ainsi les deux Jon deviennent Jon l'amoureux de Thora et Jon l'ami fidèle. Donc on s'y retrouve plutôt bien.
Ce texte est intéressant parce qu'il met l'accent sur l'importance des mots ainsi que sur la place de la ponctuation. C'est un travail sur une histoire mais aussi sur l'écriture en elle-même, l'esthétisme du texte et sa place sur la feuille.
La deuxième partie utilise la méthodologie du musicien et auteur John Cage. John Cage a théorisé une méthode de composition par le hasard. Vincent Tholomé a utilisé cette méthode pour écrire son texte dont le personnage principal est John Cage lui-même. C'est une partie que j'ai moins aimé et qui ressemble beaucoup à une pièce de théâtre avec des improvisations et des indications scéniques. Donc c'est moins surprenant que la première partie.
J'ai beaucoup plus aimé la première partie que la deuxième, même si les deux sont intéressantes.
Il est intéressant également de lire la postface de Jan Baestan qui explique en détail les techniques utilisées.
Lien : https://youtu.be/L2mOHhafTnQ
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