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Citations sur De l'ombre à la lumière : Sur le chemin de la sagesse (3)

Kavin éclata en sanglots et les yeux de Sulochan se mouillèrent à leur tour. L’homme ne savait que trop ce qu’était la maladie. Il y avait quelques mois encore, il était en pleine forme, croquant la vie à pleine dents. Puis un jour, sans crier gare, la maladie l’avait prit par surprise, lui perforant les entrailles et forçant son corps et son esprit à se plier à son inflexible loi. Tout doucement, elle s’était installée en lui, bouleversant par la même sa manière de vivre. Lui qui s’était toujours cru fort et invulnérable, lui qui avait parcouru son chemin de vie comme si rien au monde n’avait pu le menacer, voilà qu’il s’était soudain découvert impuissant face à ce qui lui arrivait. Cette maladie, que les nombreux médecins n’avaient pas réussi à identifier, l’avait surpris comme un moment de vérité. Elle s’était imposée à lui comme un aveu de sa faiblesse. Tout s’était alors joué entre elle et lui, le forçant à mener le dur combat que connaissent trop bien ceux qui sont confrontés à la maladie. Il lui avait fallu subir les douleurs tout en étant conscient des maux qui le rongeaient et de leur menace prolongée. Mais cela lui avait également appris à rester confiant et à garder l’espoir. Oui, malgré la douleur, il avait appris à trouver le courage d’accepter la maladie tout en refusant de se plier devant elle.
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Choisir ! Le choix est toujours renoncement car il faut indubitablement abandonner ce que l’on ne choisit pas. « Faut-il me laisser corrompre par les regrets d’une vie passée et renoncer à faire ce à quoi je me suis engagé ? » pensa-t-il. Comment être sûr de faire le bon choix ? Peut on choisir avec la certitude de prendre le bon chemin ? Qui distribue ces cartes parmi lesquelles je vais choisir celle qui sera mienne ? »
Le doute s’insinua dans son esprit. Une vive et douloureuse force intérieure lui imposait la décision d’abandonner la vie qu’il menait en Inde, de retourner en Europe, de reprendre le contrôle de ses affaires et de tenter de sauver ce qui était encore possible de l’être. Le choix existe-t-il vraiment ou bien est-il dicté par d’autres forces qui s’imposent en nous sans que nous le sachions ? Il aurait aimé avoir l’avis de Chibamdar sur ce point mais l’idée de retrouver sa vie d’autrefois s’imposait à lui comme une évidence.
« Et après tout, si c’était le destin qui avait placé ce journal sur ma route ? Pourquoi a-t-il fallu qu’aujourd’hui mon regard se pose sur ce bout de papier alors qu’il m’aurait suffit de continuer à chercher les déchets de plastique comme j’en ai pris l’habitude ? »
Son destin était-il là, dans cette vulgaire feuille de journal graisseuse qu’il serrait fortement au creux de la main ?
Les sages paroles de Chibamdar de la veille lui revinrent à l’esprit : « Tout choix implique des questions et toute question est une porte vers la vérité. Regarde l’enfant dont l’esprit n’a pas encore fini d’être modelé par l’adulte : tout en lui n’est que question ! Il ne se contente jamais d’une réponse. La réponse qu’on lui donne est toujours source d’une nouvelle question. Aussi, ne renonce pas à être cet enfant car questionner est le sens même de la vie. Toutes ces questions ressemblent à une suite de portes. Dès que tu auras franchi l’une d’elles, tu en trouveras une autre, puis encore une autre et ainsi de suite. Toutes ces portes te conduiront dans des salles qui deviendront, au fur et à mesure où ta connaissance grandira, de plus en plus vastes. Interroge-toi, certes, mais avance ! N’étouffe jamais les questions et les choix qui s’imposent à toi car celui qui s’en tient à ses certitudes, celui-là a perdu le sens de la vie ! »
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Sulochan ressentit une horrible douleur lui étreindre la poitrine. L’espace d’un instant, saisi par la terrible nouvelle, il fut incapable de respirer. Puis, péniblement, il réalisa qu’il ne reverrait jamais plus son ami. Chibamdar avait quitté le monde terrestre des vivants ; il avait atteint l’illumination tant attendue !
Une légère brise se leva soudainement au-dessus de leur tête. Sulochan ferma les yeux pour mieux écouter le bruissement des feuilles dans les arbres. C’était comme une douce musique, une espèce de chant sacré. Et il sentit soudain la présence du Maître à ses côtés. Sa voix lui murmurait à l’oreille : « Comme la flamme soufflée par le vent, ma vie sur terre s’est éteinte pour m’offrir le repos éternel. Mais ne crains rien, Sulochan. Libre à tout jamais, mon esprit sera toujours à tes côtés pour t’accompagner sur le chemin qu’il te reste à parcourir. » La douce et calme présence de son ami se faisait sentir auprès de lui à travers la force de la nature. Non, son ami n’était pas mort ! Il était plus vivant que jamais ! Il ressentait sa présence, aussi vitale que l’air qu’il respirait, tout autour de lui et il se mit à remercier de nouveau le destin qui lui avait permis de le rencontrer.
« Ne t’aies-tu jamais demandé ce qui fait qu’on soit amené à rencontrer la personne qu’il faut au moment opportun? lui avait demandé, un jour, Chibamdar. C’est cela le destin : tu n’attends rien de spécial et quelque chose t’arrive, quelque chose de bon… ou de mauvais. C’est comme si le ciel te distribuait des cartes à jouer et qu’il t’invitait à miser avec elles à ta guise. Et le résultat de cette partie, qui n’est en fait rien d’autre que ta propre vie, dépendrait non seulement des cartes distribuées mais également de celles, qu’à tel ou tel moment, tu as choisi d’abattre sur table, face à des joueurs que le destin t’a fait rencontrer… et qui sont libres, eux aussi, de jouer à leur gré.»
Ainsi, le destin avait voulu que ses pas croisent ceux de Chibamdar au moment où il en avait eu le plus besoin. Avec lui il avait appris à regarder, avec attention, les cartes qu’il avait en main. C’est toujours lui qui l’avait aiguillé sur la meilleure manière de jouer, tout en lui laissant la liberté de poser les cartes sur table quand cela lui semblait bon. Et puis un jour, il avait fallu qu’il abatte la carte du doute, la carte « prison », celle qui l’avait tenu éloigné de son maître pendant de si longues semaines. Enfant prodigue, il avait imaginé le retrouver tel qu’il l’avait laissé à son départ, mais la partie de carte de Chibamdar, elle, avait déjà pris fin !
(…)
En ce début de printemps, la nature se réveillait. Dans l’organisme de l’arbre sous lequel les deux compères avaient pris place, des myriades d’insectes se réveillaient mêlant leur sifflement à celui des abeilles. L'espace se mit à bruisser de vie. Il était impossible d'estimer le nombre des minuscules bestioles qui se côtoyaient là… une dizaine de milliers peut-être, probablement davantage. Les insectes qui avaient passé l'hiver à l'état d'asticots, près des racines de l’arbre, lançaient maintenant leurs offensives, maladroites mais incessantes, en grimpant le long de l’arbre. L’homme se surprit à regarder les araignées et les punaises ramper par centaines sur l'écorce chaude. Des chenilles velues - bleues, jaunes, vertes et orange - montaient à la queue leu-leu sur le tronc pour se nourrir des feuilles naissantes ; des charançons, des coccinelles et des phalènes prospéraient. Une intense activité régnait au-dessus de lui cet arbre, dont il savait qu’il était l’un des éléments clef de la vie sur terre. Il savait que, chaque jour, les myriades de jeunes feuilles tournées vers le soleil convertissaient le lourd dioxyde de carbone de l'air en oxygène. La planète respirait ainsi par l'intermédiaire de l’arbre. La planète grossissait, aussi. Le carbone passait dans l’écorce de l’arbre, ajoutant à son tour un cercle annuel à l'épaisse âme du bois. Puis quand l’arbre tomberait, vaincu par les années, une fine couche de carbone viendrait s'ajouter à la terre. Celle-ci augmenterait de volume au fur et à mesure que d’autres arbres périraient.
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