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Critique de Cath1975


Plongée dans la réalité de Starr, une jeune black de 16 ans, dans la banlieue de « Garden Heights », théâtre permanent d'une guerre de territoires menée par les gangs et rythmé par les descentes de police.
Son prénom « Etoile », Starr le doit à son père, ancien chef du gang des King Lords, car sa naissance incarnait sa lumière dans les ténèbres, cette même lumière qui lui a permis de quitter la vie de gangsta. Il mène désormais une vie bien rangée et tient une petite épicerie dans ce quartier qualifié de « ghetto ».
Comme le dit à juste titre Starr :
« J'ai beau avoir grandi là-dedans, je ne comprendrai jamais qu'on se batte pour des rues qui n'appartiennent à personne. »

Starr n'a pas été éduquée dans la crainte de la police mais ses parents lui ont appris à agir intelligemment face à elle.
Pour lui permettre d'échapper à cet univers, ses parents l'ont inscrite dans une école privée fréquentée par des Blancs dans un quartier chic, de l'autre côté de la ville.
La jeune fille jongle sans cesse entre « La Starr de Garden Heights » et « la Starr de Williamson ». Exit le rap, le look de banlieue et le langage du ghetto, vive la normalité !

Sa vie bascule quand son ami d'enfance Khalil se fait abattre par le matricule 115, un policier blanc lors d'un contrôle. Seul témoin de la scène, Starr est tiraillée entre sa loyauté envers ses origines et son désir de normalité. D'ailleurs, trahit-elle Kahlil en sortant avec Chris, un Blanc comme 115 ? Mais peut-on vraiment parler de normalité quand ce genre de « bavure » se reproduit encore et encore ?
Poussé par la précarité et le manque de perspectives, Khalil comme beaucoup de jeunes du quartier, était dealer et travaillait pour le gang, victime de l'impitoyable loi de la rue qui ne mène qu'à la prison ou au cimetière.

Face à la version erronée de la police, amplifiée par les préjugés raciaux et le cirque médiatique, Starr sent sourdre en elle une intense colère qui fait jaillir la « vraie Starr », celle qui n'a d'autre but que de faire éclater la vérité.

Ce roman édifiant nous plonge dans une Amérique désenchantée en nous brossant le portrait d'une société où sévissent les guerres de gang, le trafic de drogue et le racisme mais aussi le pouvoir des médias et de la police, au coeur d'une réalité encore tristement d'actualité et qui a donné naissance au mouvement « Black lives matter ». (Les vies noires comptent)

Le titre du roman s'inspire du nom du groupe de Tupac «Thug life ». Un acronyme choisi par le célèbre rappeur qui symbolise sa vie de gangsta : « The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody ». « La haine qu'on donne aux bébés fout tout le monde en l'air. »
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